Port-Royal : "le combat continue"

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EXCLU - Les parents du bébé mort in utero dénoncent le rapport qui blanchit la maternité.

LE RAPPORT. Aucun lien ne peut être établi entre la mort in utero d'un bébé et la prise en charge de sa mère à la maternité de Port-Royal, à Paris, le 1er février dernier, selon le rapport d’enquête interne dont Europe 1 révélait en exclusivité les conclusions lundi. Après le drame, le père du bébé décédé avait décidé de porter plainte pour "homicide involontaire par négligence", en estimant que la maternité avait refusé de prendre en charge sa compagne, faute de lits disponibles. Accompagné de sa femme Deborah et de leur avocat, Me Ariel Goldmann, le couple s'exprimait pour la première fois au micro d'Europe 1 mardi. Ils contestent ce rapport et veulent continuer la bataille judiciaire.

Les parents contestent ce rapport :

"Plein d'erreurs". "Je pense qu'ils essaient de noyer le poisson comme ils peuvent", s'est insurgée Deborah, la mère du bébé mort in utero. "J'ai trouvé qu'il y avait plein d'erreurs dans ce rapport. La principale tient sur les places", selon la jeune femme. "Maintenant, ils disent qu'il y avait de la place alors que nous avons le dossier sous les yeux et il y a marqué deux fois de suite 'pas de place ce jour' puis 'pas de place. Reporté. Retour à domicile'", assure-t-elle. La patiente assure s'être rendue à la maternité à deux reprises pour y accoucher, le 29 janvier et le 31 janvier. Selon elle, à  chaque fois, elle s'est vue signifier l'absence de place dans la maternité.

>> LES FAITS -  Bébé mort in utero : ouverture d'une enquête

"Des excuses de leur part auraient été judicieuses", a encore regretté Deborah. "On m'a laissé repartir sans aucun suivi psychologique", assure-t-elle. "J'ai eu une infection post-accouchement que j'ai découverte toute seule ! Et puis reconnaître l'erreur humaine. Quand on m'a fait rentrer à la maison, je disais depuis trois jours que je sentais de moins en moins bouger mon bébé".

"Il y aura d'autres enquêtes". Pour l'avocat du couple, "ce n'est qu'un rapport et c'est celui de l'Assistance publique". Me Ariel Goldman l'assure,"il y aura d'autres enquêtes". "Celle-ci ne tient pas compte de l'autopsie", précise-t-il assurant qu'"il faudra attendre les conclusions judiciaires. "Quand vous lisez en creux le rapport, vous comprenez bien les défaillances qui ont eu lieu", avance-t-il. "Quand on vous dit que les dossiers ne sont pas connus des intervenants successifs, quand on vous dit que la sage-femme devrait être en possession du dossier médical et assurer la traçabilité du report, ça n'a pas été fait", assène-t-il avant de poursuivre. "Le combat judiciaire continue. Nous attendons les réponses du Parquet de Paris sur l'enquête préliminaire, on verra ensuite ce que l'on fera".