L'INFO. Trop indulgents, les CRS ? Un gradé a récemment demandé, par note de service, que les CRS sous ses ordres dressent chacun au moins trois procès verbaux électroniques (PVE) par vacation. Dans le cas contraire, il brandit la menace de ne pas leur accorder de repos en fin d'année. Dans cette note de service datée du 7 octobre, que l'AFP s'est procurée jeudi, le commandant de la CRS autoroutière du sud de l'Ile-de-France invoque une augmentation de l'accidentologie "depuis le mois de juin" et demande que les contrôles soient accrus.
"Ne pas hésiter" à verbaliser. A l'origine de la note du commandant, une baisse de 15%" de "l'activité répressive" de ses troupes, constatée en 2013. Le gradé recommande en retour "d'être moins indulgents" et de "ne pas hésiter à relever les infractions". "Concernant les PVE", les PV électroniques, la note indique que ce commandant "a fixé pour objectifs 3 PVE" par fonctionnaire et par vacation. "Actuellement, ce nombre n'est pas atteint", déplore-t-il. En invoquant la hausse des accidents, le commandant estime que la "mission autoroutière" de ses services ne peut justifier "que des agents puissent effectuer une vacation sans constater la moindre infraction". Le gradé brandit ensuite son "bâton" : "l'octroi de repos supplémentaires en fin d'année s'effectuera au vu de l'activité de l'unité et de l'accidentalité qui en résultera".
La même note évoque aussi la déontologie ou la conduite à suivre par les CRS. Concernant leurs véhicules, elle précise qu' "en cas de crevaison il est formellement interdit de circuler avec un pneu crevé". Si le fonctionnaire ne peut procéder "au changement de roue", une "solution de dépannage doit être trouvée". Tout manquement sera aussi sanctionné, prévient le commandant.
Pas de politiques nationale de quotas. "Officiers en gants blancs et père fouettard", a raillé le syndicat de police Alliance dans un tract mis en ligne jeudi. Il ajoute avoir "cru comprendre" que "les quotas imposés aux agents autoroutiers des CRS avaient disparu (...) au profit de l'activité qualitative". La Direction générale de la police nationale (DGPN) a nié toute "politique de quotas" de PV "au plan national". Elle a précisé que la direction des CRS incite au "recours plus fréquent aux PVE", au lieu des carnets de PV à souches manuels. "C'est un système sécurisé", a-t-elle argué. Alliance dit avoir saisi de ce sujet le directeur central des CRS.