Le sénateur UMP a été laissé libre jeudi et sans poursuites au terme de deux jours de garde à vue dans l'enquête sur un système présumé d'achat de voix.
L'INFO. Serge Dassault est ressorti libre jeudi soir du siège de la police judiciaire à Nanterre sans aucune poursuite judiciaire à son encontre dans l'enquête sur un système présumé d'achat de voix à Corbeil-Essonnes. Dans le même temps, deux autres protagonistes présumés de ce dossier ont été déférés devant les juges pour une éventuelle mise en examen : son ancien adjoint, le numéro 2 de l'UMP dans l'Essonne, Jacques Lebigre, et un intermédiaire présumé, Mamadou Kébé. Pourquoi une telle différence de traitement ? Europe 1 fait le point.
Pourquoi Serge Dassault n'a-t-il pas été présenté aux juges ? La seule et unique raison est liée à l'âge du sénateur. La garde à vue de Serge Dassault n'a été levée qu'en fin de journée jeudi. Les juges n'ont tout simplement pas voulu lui imposer des heures d'attente procédurale avant une mise en examen tardive. Il n'est certes pas poursuivi pour l'instant, mais reste dans le collimateur des magistrats qui vont bientôt le convoquer dans leur bureau et éventuellement le mettre en examen.
L'homme d'affaires se défend en confrontation. Lors de sa garde à vue, le riche industriel, cinquième fortune de France, s'est constamment défendu de tout achat de votes aux municipales de Corbeil-Essonnes. Une défense qu'il a réitéré en confrontation face à l'un de ses accusateurs, un ex-voyou de la cité des Tarterêts, à qui il a tout de même versé plus d'1 million d'euros sur un compte à l’étranger. Selon les informations recueillies par Europe 1, Serge Dassault répète qu'il a donné l'argent sous la menace. Il prétend qu'il était harcelé au téléphone.
Des "dons" et des "prêts" pour aider des jeunes. Serge Dassault justifie également les autres sommes distribuées dont les enquêteurs ont retrouvé la trace. Des millions d'euros au total, versés par en espèces, par chèque ou virement. L'avionneur assure que ce sont des "dons", des "prêts" pour aider des jeunes à travailler ou passer le permis. Mais jamais, selon lui, pour obtenir des votes en sa faveur.
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