Ce sont les mêmes que ceux qui protègent les vêtements. Un supermarché Match de Lille a décidé de protéger entrecôtes, faux-filets ou steaks hachés vendus sous-vide par de gros antivols. Un procédé qui a suscité l'émoi chez les clients du supermarché. Interrogée par l'AFP, la direction de l'enseigne, dont le siège social est à Lille, n'a pas souhaité réagir. Selon 20 Minutes, qui cite une source interne, le procédé est utilisé dans d'autres magasins de la région. De quoi y voir l'émergence d'une nouvelle tendance ?
"On n'aurait jamais inventé cette étiquette sans avoir une demande. Chaque mois, on en produit des millions pour les produits frais, grand froid et surgelés. Nous équipons Leclerc et Intermarché, mais Auchan ou Cora ont la même problématique. Là ils commencent à protéger avant les fêtes les verrines, le foie gras, les entrecôtes..." détaille à Europe 1 Alain Dameme, directeur de Deal-Tag, qui fabrique ces antivols autocollants et qui a enregistré cette année une hausse de 10% des ventes. "Il y a un hard-discounter qui a décidé d'équiper toutes ces chaînes de cet antivol", ajoute-t-il, confirmant la tendance des vols de produits de première nécessité.
Un centime d'euro l'antivol
Sans être aussi tape-à-l'oeil, l'antivol sur les steaks est devenu une réalité pour les supermarchés. "Ça s'est développé ces derniers mois", confirme à Europe 1 Cédric Pellicer, directeur d'un hypermarché bio à Paris qui s'est équipé préventivement "il y a deux ou trois ans", à une époque où "il n'y avait pas autant de vols".
A "environ un centime" d'euros le code-barre, les supermarchés ne se ruinent pas pour tenter d'enrayer le vol de la viande de boeuf, dont le prix avoisine les 30 euros le kilo (faux-filet et entrecôte). "Mais comme ce sont des produits frais, ces types d'antivols sont faciles à enlever", déplore Cédric Pellicer, qui explique systématiser son implantation à partir des barquettes à 5 euros. "Ce sont des petits carrés collés au dos des barquettes, ça ressemble à un code-barre. S'il y a un vol, ça sonne à la sortie du magasin", comme avec les antivols pour CD, auxquels ils ressemblent fort.
Recrudescence des vols
"Les vols ça n'arrête pas, et pas que de la viande. C'est tout, les yaourts, les oeufs... On ouvre la boîte de six, il n'en reste que quatre !", commente, excédée, une caissière à La Voix du Nord.
"Il y a de plus en plus de monde qui vient chercher de l'aide alimentaire, ce qui veut dire que les besoins sont de plus en plus grands de ce point de vue", a réagi le secrétaire général en charge de l'aide alimentaire du Secours Populaire Jean-Louis Callens, également responsable pour le Nord/Pas-de-Calais. "Donc forcément, les magasins ont dû faire une analyse et s'apercevoir qu'il y avait de la fauche".
Le marché de ces petits codes-barres se porte bien. Une entreprise qui les produit a confié à Europe 1 qu'ils se situaient dans le top 5 de leur production. Depuis leur arrivée il y a "plus de six ans", selon un spécialiste du marché, les antivols alimentaires connaissent une hausse constante de vente, sans toutefois d'explosion particulière.