C'est une réglementation européenne qui a mis le feu aux poudres. Elle oblige la France à munir ses hélicoptères de secours d'un second membre d'équipage, en cas de conditions météorologiques dégradées et ce, à partir du 28 octobre 2014. Le texte européen ne précise cependant pas s'il doit s'agir d'un second pilote ou d'un membre de l'équipe médicale.
Le médecin, assistant technique ? Face au manque de précision du texte européen, la France a tranché. Le second membre d'équipage sera un médecin ou une infirmière.
"Inacceptable pour les pilotes". Jean Bec, secrétaire général de la branche Samu-Transport public et hélicoptère du SNPNAC, dénonce un projet "inacceptable pour les pilotes", pour des "questions de sécurité" et de "bon sens". C'est pour cette raison que son syndicat, le premier du secteur, appelle à une grève "symbolique" mercredi, de 10h à 11h.
Pas besoin de changement ? Actuellement, les pilotes d'hélico du Samu n'ont pas d'assistant technique à bord. "Le système fonctionne très bien" selon le syndicat. Il accuse le ministère de la Santé de vouloir faire des économies en demandant au personnel médical d'assurer la fonction de bras droit en cas de problèmes météo.
Pour le syndicat, un assistant technique doit être une personne dont c'est le métier principal et pour lequel il a suivi une formation, "comme le prévoit le code de l'aviation civile pour toutes les personnes ayant la responsabilité de la conduite de l'aéronef".
Du côté des médecins. Le personnel médical n'est guère enthousiaste. Comment le médecin peut veiller sur le patient tout en prêtant main forte au pilote ? Le Samu-Urgences de France est donc aussi en attente de précision de la part du ministère de la Santé. Son président, François Braun, rappelle que les équipes médicales aident déjà les pilotes à contrôler la bonne visibilité pendant l'atterrissage et le décollage.