Les communes situées en bordure du parc national des Calanques reçoivent la visite d'animaux peu communs. La Provence rapporte que les sangliers sont de plus en plus nombreux à vaquer dans les rues à la recherche de nourriture.
Quand on arrive en ville, les gens changent de trottoir. Au Redon, à Luminy ou encore à Vaufrèges, les sangliers font "des descentes" en bande, le plus souvent en soirée. Les habitants les croisent au stade, au centre aéré, en camp de scouts et même au pied des HLM. Leur but ? Se nourrir. Les plus costauds défoncent même les clôtures de jardins et les poubelles.
Mais voilà, les sangliers et leurs petits peuvent attendrir les passants. Le 6 juillet dernier, une tentative de câlin a mal tourné. Une jeune femme originaire de Montpellier qui essayait de caresser des marcassins, s'est attirée les fureurs de leur mère. La laie a sévèrement mordu la femme, qui a fini aux urgences.
Et quelques jours après, il y a eu tentative d'agression sur une promeneuse. Un sanglier affamé, pesant ses 30 kilos, a grimpé sur son dos afin de fouiller dans son sac. Quelques coups de pied ont fait fuir la bête. Un témoin résume : "On se croirait presque dans le film Les Oiseaux de Hitchcock, mais version sanglier."
Le problème : les gens leur donnent à manger. Le maire de secteur, Lionel Royer-Perreault, en appelle au "civisme de chacun". "Il appartient au Parc national des calanques de bien signifier aux randonneurs que nourrir un sanglier, ou le caresser, peut être risqué." En effet, en plus des risques de blessures, donner de la nourriture habitue les sangliers au contact des humains. Ce qui les encourage à s'aventurer en territoire urbain à la recherche de victuailles.
Une espèce qui prolifère. Daniel Franchi, président de la Société provençale des chasseurs réunis, explique à La Provence que "le sanglier n'a personne au-dessus de lui, donc, au niveau de la faune, ça commence à coincer. Il faut faire quelque chose : organiser des battues administratives le plus vite possible." Un autre problème est soulevé par François Bland, directeur du Parc nationale des Calanques : "C'est un problème pour la biodiversité, car le sanglier décime la petite faune, notamment la population des perdrix rouges."
En attendant une éventuelle intervention de chasseurs, le Parc national va revoir sa communication au sujet du comportement des randonneurs face aux sangliers. À l'heure actuelle, il n'y a pas de panneau dans le parc indiquant l'interdiction de les nourrir.