Le perchloroéthylène vit ses dernières heures en France. Ou plutôt ses dernières années. Selon les informations d'Europe 1, ce solvant nocif utilisé pour le nettoyage à sec est en passe d'être interdit en France, neuf ans après le Danemark, et six après les Etats-Unis. Un arrêté devrait être pris par le futur gouvernement mi-mai pour le confirmer.
C'est une petite révolution. Peu cher, facile d'utilisation, efficace et rapide, le "perchlo" est encore utilisé dans 90% des 5.000 pressings et blanchisseries de France. Son remplacement total d'ici dix ans va contraindre les propriétaires à changer de voie. Et rapidement.
Des fermetures attendues
André Cicolella, chercheur et porte-parole du réseau Environnement santé, en a eu la confirmation jeudi matin. Selon lui, des mesures radicales vont commencer à être prises directement après la signature de cet arrêté.
"La première décision est l'interdiction du perchloroéthylène dans les installations nouvelles. L'autre est la fermeture immédiate des installations qui entraînent des contaminations supérieures à 1.250 microgrammes par mètre cube", a-t-il détaillé à Europe 1. D'après ses dires, "une grande partie des pressings aujourd'hui" dépassent cette limite.
"Aides à l'investissement"
Il y a un mois, Pierre Letourneur, le président de la Fédération française des pressings et blanchisseries (FFPB) avait avoué à Europe1.fr "avoir proposé un échéancier au ministère de l'Environnement pour sortir du perchlo".
Mais Pierre Letourneur a conditionné cette mutation de la profession à une aide importante du gouvernement, via des "aides à l'investissement" et "des études de toxicité" sur les produits proposés pour remplacer le solvant tueur. Elles sont à ce jour inexistantes.
Quatre pistes exploitées
La fin du perchloroéthylène signe également la fin d'une ère pour les pressings et blanchisseries, qui utilisaient tous ou presque le solvant "miracle". "Il n'y aura plus une seule solution idéale qui s'impose, mais quatre : trois solvants et l'aquanettoyage", avait confirmé le 21 mars Pierre Letourneur.
"Une hausse inévitable des prix" devrait suivre, dû à un temps plus long passé sur le vêtement et une plus grande utilisation de l'eau et l'électricité.