Contrairement à une idée reçue, aucun aliment ne peut à lui tout seul réduire les risques de cancer. C’est ce que révèle jeudi le rapport d’un groupe d’experts réunis à la demande de l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses). Au terme de quatre ans de travaux, ces derniers contestent l'idée d'"aliment" miracle et insistent sur l'interaction entre alimentation équilibrée et exercice régulier.
L’importance de varier les aliments
Le rapport rappelle que le cancer est "une maladie multifactorielle faisant intervenir des déterminants individuels, comportementaux et environnementaux". L'agence sanitaire écarte l’idée longtemps répandue selon laquelle certains aliments réduiraient les risques de cancer. "Un nutriment ou un aliment pris de façon isolé ne peuvent à eux seuls prévenir le risque de cancer. Il est tout aussi important de ne pas surconsommer certains aliments", a expliqué au micro d’Europe 1 Irène Margaritis, chef de l'unité d'évaluation des risques nutritionnel.
Pour celle-ci, il est avant tout nécessaire de varier les aliments. "On est très nombreux à avoir une certaine monotonie, on a un peu tendance à consommer un peu les mêmes choses", a-t-elle souligné.
L’alcool et l’obésité, facteurs négatifs
Concernant les facteurs nutritionnels susceptibles d’aggraver les risques de cancer, l’agence estime que certains sont plus « convaincants » que d’autres. Elle cite d'abord les boissons alcoolisées. La hausse du risque est de 168% par verre consommé par jour pour les cancers de la bouche, du pharynx et du larynx.
Le surpoids et l'obésité favoriseraient les cancers de l'œsophage (+55% de risque), du pancréas, du côlon-rectum, du sein, de l'endomètre et du rein. La consommation de viande rouge augmenterait quant à elle, les risques de cancer du côlon-rectum.
L’allaitement peut diminuer le risque
Parmi les facteurs "convaincants" diminuant le risque, l'allaitement jouerait un rôle favorable contre le cancer du sein. La consommation de fruits et légumes serait "probablement" favorable contre les cancers de la bouche, du pharynx ou encore du larynx.
La diminution de la sédentarité serait enfin essentielle, l'activité physique ayant un effet direct sur les cancers par son "effet protecteur très fort", relève le Irène Margaritis.