Les enseignants des écoles primaires seront 12,83% à faire grève mardi pour dénoncer les suppressions de postes de la rentrée 2012 et demander le retrait du projet de réforme de l'évaluation des enseignants, selon une estimation du ministère de l'Education nationale publiée lundi. "Ce chiffre ne résulte pas d'un sondage mais du comptage de l'ensemble des déclarations individuelles reçues dans les inspections académiques au titre du SMA", le service minimum d'accueil, précise le ministère dans un communiqué. Depuis 2008, un SMA est légalement obligatoire quand plus de 25% des enseignants d'une école primaire (maternelle ou élémentaire) sont en grève, mais certaines communes refusent toujours de le mettre en place, généralement en raison d'effectifs insuffisants.
Les grévistes sont tenus de se déclarer 48 heures à l'avance. Sur les 14.000 postes qui doivent être supprimés à la rentrée 2012 dans l'Education nationale, 6.550 le seront dans les collèges et lycées et 5.700 dans le primaire, dont quelque 2.500 nouveaux postes d'enseignants "Rased", spécialisés dans la lutte contre l'échec scolaire, selon un calcul du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire. Parallèlement, le ministère prévoit 2.490 élèves de plus qu'à la rentrée 2011 (+0,04%), les écoles maternelles devant perdre 9.587 élèves mais les écoles élémentaires (du CP au CM2) devant en scolariser 12.077 de plus.
La mobilisation de mardi va d'abord toucher les collèges et les lycées, où les syndicats Snes-FSU (le principal du secondaire), FO et Snalc - rejoints par le SNUipp-FSU - appellent à "une journée de grève nationale" et à une manifestation nationale à Paris. Le projet de réforme de l'évaluation, supposé entrer en vigueur à la rentrée 2012, est en effet ressenti avec davantage d'acuité dans le secondaire où l'évaluateur deviendrait le seul chef d'établissement, à l'occasion d'un entretien tous les trois ans qui déterminerait l'évolution du salaire.