Jean-Marie Delarue, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, a estimé mardi sur Europe 1, lors de la matinale spéciale en direct de Fleury-Mérogis, que les prisonniers doivent être "traités convenablement". "Dire que ce sont des gens abominables, qui ont commis des infractions, et qui méritent ces conditions, ça n'est pas un raisonnement", a-t-il jugé.
"Ce qui est préoccupant c'est comment les gens sortent de prison, pas seulement comment ils y entrent. C'est comment ils vivent et dans quel état d'esprit ils vont sortir", a expliqué Jean-Marie Delarue. "La prison c'est la dépossession de soi, on n'a plus d'intimité ni de vie privée, la promiscuité, on est sans cesse confronté à autrui, c'est les rapports de force, c'est la dépendance, le moindre geste matériel suppose que quelqu'un soit d'accord pour vous l'accorder", détaille-t-il. "Tout cela fait que la vie en prison est difficile", conclut-il.
"Bien sûr qu'il faut punir. La prison est difficile. Il faut sortir de l'idée de la prison 4 étoiles qu'on nous vend régulièrement. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut martyriser les gens. Il faut leur donner des conditions de vie telles qu'ils puissent sortir en se réinsérant correctement dans la société", a plaidé Jean-Marie Delarue.