>> PRISONS. Et si tous les sénateurs visitaient simultanément, lors d’une semaine dédiée, une prison de leur département ? C’est la proposition et l’objet d’une lettre adressée au président du Sénat Jean-Pierre Bel, dont Europe 1 a obtenu la copie. Et le courrier n’est pas signé par n’importe qui puisque l’auteur n’est autre que le sénateur PS de l’Isère, André Vallini, proche de François Hollande et ex-"monsieur justice" du président de la République lors de la dernière course à Élysée, un temps pressenti au poste de garde des Sceaux.
>> DOC E1 - Prisons : la lettre d'André Vallini à Jean-Pierre Bel
• Quel serait l’objectif d’une telle mesure ? Dans cette lettre concise, André Vallini va droit au but. L’ancien président de la commission d'enquête parlementaire sur l’affaire d’Outreau, estime que malgré plusieurs rapports parlementaires dénonçant "les conditions de détention et l’état de dégradation des prisons françaises", depuis les années 2000, "la situation ne s’est pas suffisamment améliorée".
Or, note le sénateur, "le rôle du Parlement et en particulier du Sénat" est de contribuer à la prise de conscience par l’ensemble de la société française du fait "que la situation doit maintenant évoluer rapidement". C’est donc dans ce but, et dans celui de "sensibiliser à nouveau l’opinion publique" qu’il soumet cette idée d’un passage en prison de chaque sénateur.
• Les Baumettes comme détonateur ? Une proposition qui intervient alors qu’un récent rapport du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) sur les conditions "inhumaines" à la prison des Baumettes à Marseille a relancé le débat sur la question.
Très silencieux depuis l’élection de François Hollande, André Vallini s’active beaucoup ces dernières semaines. Il présidera notamment un colloque sur l’enfance maltraitée le 14 juin au Sénat dont l’une des figures sera Céline Raphaël, martyrisée par son père durant son enfance et aujourd’hui devenue médecin, auteur de la Démesure, ouvrage témoignant de son histoire. Vincent Peillon, ministre de l’Education, Chrisitiane Taubira, ministre de la Justice et Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la Famille ont déjà donné leur accord.