"Je suis coupable d'être enceinte, punie d'être enceinte." Cela aurait pu être la plus belle nouvelle de leur vie. Marie-Céline et David V. essayaient d'avoir un enfant depuis 10 ans, sans succès. Au mois d'octobre Marie-Céline, 39 ans, tombe miraculeusement enceinte. Mais le bonheur est de courte durée. Car le miracle lui vaudra l'annulation de la procédure d'adoption du petit Dae-Wung, lancée en septembre auprès de l'association "Rayon de soleil de l'enfant étranger", en Corée du Sud.
À la mi-décembre, elle informe en effet de sa grossesse l'association coréenne, habilitée pour les adoptions. Et là, c'est la douche froide. "On m’a dit qu’il n'était pas sûr que nous puissions conserver notre apparentement, nous étions profondément bouleversés par l’idée de perdre notre petit garçon", se souvient-elle. Ils conviennent alors ensemble que la mère doit rencontrer un psychologue. "Le contrat passé avec l’association prévoit une suspension et non une annulation de la procédure en cours, jusqu'à l’accouchement" explique la mère.
Alexis faisait déjà partie de la famille
Mais le rendez-vous avec le psychologue est annulé, suite à un empêchement de la thérapeute. Et fin janvier, Marie-Céline reçoit un appel de "Rayon de soleil", qui lui apprend qu'elle leur retire finalement leur apparentement. Au grand désespoir de ce couple girondin, pour qui Dae-Wung, rebaptisé Alexis, faisait déjà partie de la famille.
"Nous recevions déjà les bulletin médicaux, qui nous renseignaient sur sa taille, son poids. Sa nourrice le préparait déjà à ce qu'il soit notre petit garçon, lui disant 'tu vois, ca va être ta maman et ton papa'", raconte la jeune maman au micro d'Europe1.
"On n’est pas prêt à faire une croix sur notre fils"
"Il n'y a aucune close qui justifie pareille décision, s'énerve-t-elle. Et nous ne sommes pas prêts de renoncer à notre combat!" Selon le quotidien Sud Ouest, le couple s'est récemment rapproché du ministère des Affaires étrangères, dans l'espoir qu'il débloque la situation. Il va également déposer un référé auprès du tribunal, notamment pour "rupture abusive de contrat". "On n’est pas prêt à faire une croix sur notre fils" martèle la mère, qui a également pris un avocat afin de demander une justification écrite de la décision.
Selon le droit Français, attendre un enfant n'empêche absolument pas d'adopter. Mais la législation impose aussi de respecter les lois étrangères. Or, selon le site du ministère des Affaires étrangères, en Corée du Sud, les couples sans enfants sont "en pratique " choisis en priorité.
Ce qui ne fera certainement pas reculer le couple. "On va se battre, insiste Marie-Céline. On s'engage à le prendre comme notre fils. De toute façon, ça l'a été dès le début."