Pascal Simbikangwa, premier Rwandais jugé en France pour le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, a fait appel de sa condamnation à 25 ans de prison. Ses avocats, Fabrice Epstein et Alexandra Bourgeot, ont indiqué avoir déposé mardi cet appel, sans plus de commentaires. Ils avaient dénoncé, dans leurs plaidoiries et après le verdict, un procès dont l'accusation reposait uniquement sur des témoignages, qu'ils s'étaient attachés à mettre en doute, et tenu pour des motifs "politiques", à quelques semaines du vingtième anniversaire d'un génocide dans lequel le rôle de la France a été très critiqué.
De son côté, le parquet général a formé un appel "incident", c'est-à-dire permettant de requérir une aggravation de la peine lors du procès en appel, a-t-on par ailleurs appris de source judiciaire. L'accusation avait réclamé la perpétuité et la cour d'assises de Paris a finalement condamné vendredi l'accusé à 25 années de réclusion criminelle pour génocide et complicité de crimes contre l'humanité.
Alain Gauthier, président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda, à l'origine de la plainte ayant débouché sur ce procès historique, s'est déclaré "pas étonné" par cet appel. "Ça ne nous étonne pas, ça ne nous réjouit pas non plus, il va falloir reprendre tout ça", a-t-il dit, tout en estimant que,compte tenu des délais d'organisation d'un tel procès hors-norme (six semaines d'audience, une cinquantaine de témoins dont près de la moitié venus du Rwanda), "il y aura d'autres procès d'ici là".
LA PEINE - 25 ans de prison pour Pascal Simbikangwa
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