Le secrétaire d’Etat désapprouve la condamnation du journaliste pour provocation à la haine raciale.
"C'est avec consternation que j'ai pris connaissance de la condamnation du chroniqueur Eric Zemmour par le tribunal correctionnel de Paris, pour provocation et incitation à la haine raciale". C’est ainsi que Thierry Mariani, secrétaire d’Etat aux Transports, a réagi à la condamnation par le tribunal correctionnel de Paris du journaliste Eric Zemmour à une amende de 2.000 euros, vendredi par communiqué.
La décision, qui condamne ses propos controversés sur "les noirs et les arabes", tenus le 6 mars 2010 dans l’émission Salut Les Terriens, sur Canal Plus, démontre qu'"on a des professionnels de l'antiracisme qui en réalité représentent une gauche qui est durablement discréditée et qui se livre à une véritable chasse aux sorcières de ceux qui ne partagent pas leurs idées", a-t-il ensuite lancé sur Europe 1.
Ecoutez-le :
"J'observe que les professionnels de l'antiracisme préfèrent se constituer partie civile, plutôt que d'assumer un débat public à la loyale sur les sujets qui préoccupent nos concitoyens, qu'il s'agisse de la délinquance, du fondamentalisme islamiste, des prières de rue, ou de la gangstérisation de certains quartiers sensibles", accuse enfin le membre du gouvernement.
58 députés pour "la liberté d’expression"
Comme Jean Pierre Chevènement, qui a apporté son soutien à Eric Zemmour pendant son procès, Thierry Mariani défend sa "liberté du parler réel".
L’avis de Thierry Mariani est partagé par Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes, qui a diffusé un communiqué de soutien signé par 58 députés UMP du "Collectif pour la Liberté d'expression". "La condamnation (avec sursis!) d’Eric Zemmour illustre la dérive judiciaire contre la liberté d’expression dans notre pays qui interdit à un journaliste de parler (…) Dans le même temps, certains rappeurs qui insultent la France et les Français et appellent au meurtre des forces de l’ordre ne sont pas condamnés au nom de la création culturelle", estiment-t-il.
Ces députés demandent "la révision des lois" qui ont permis "cette dérive judiciaire".
La Licra se félicite
A l’opposé, la Licra s’est félicitée vendredi de la condamnation à 2.000 euros d’amende avec sursis du chroniqueur de France 2 et d’i-Télé. "A tous ceux qui ont tenté d'enfermer ce procès dans l'axiome ‘pro ou anti-liberté d'expression’, le juge a répondu, au nom du peuple français, que les faits dénoncés pour lesquels la Licra poursuivait le journaliste étaient bien contraires à l'ordre public", a ainsi réagi La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme.
"Aux mêmes qui ont tenté d'instruire un procès en sorcellerie aux associations antiracistes, la Licra répond que les seules et uniques limites fixées à la liberté d'expression sont celles de la loi qui protège les individus et garantit le vivre-ensemble", ajoute l’association, qui considère avoir rempli sa "mission d’alerte". Le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, était l'invité d'Europe 1 Soir vendredi. Il s'est dit "satisfait", considérant que "c'est le peuple qui dit cette sentence".
Ecoutez :
De son côté, le Parti communiste français s’est "réjoui de la condamnation du multi-récidiviste Eric Zemmour".