L'info. Les neuf militants de la Confédération paysanne ont été condamnés mardi par le tribunal correctionnel d'Amiens à des peines allant d'une simple amende à 5 mois de prison avec sursis dans le dossier de la ferme des 1.000 vaches. La peine la plus forte a été prononcée contre le porte-parole du syndicat Laurent Pinatel, qui écope de cinq mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende.
Laurent Pinatel avait reconnu sa présence lors d'une incursion en septembre 2013 au cours de laquelle un tag géant avait été inscrit et de nombreux pneus d'engins de chantier dégonflés.Il est également poursuivi pour recel dans le cadre du dossier sur les dégradations de la machine de traite. Des pièces, que les militants destinaient à être transmises symboliquement au ministre de l'Agriculture, n'avaient jamais été rendues.Ces faits ne font pas des militants des "délinquants ordinaires", mais ils "doivent être sanctionnés", a souligné Mme Dale."
Le débat. La question à laquelle vous devrez répondre : est-ce qu'on peut, au nom d'un idéal, faire des choses que la loi réprouve?", a-t-elle lancé à l'attention du tribunal."Pour les juristes que nous sommes, la réponse est non. Après, il faut apprécier la culpabilité et la sanction à l'aune des personnalités présentes", a-t-elle ajouté, estimant que le débat doit se faire "en dehors de l'enceinte judiciaire".
Commentant sur le cas des militants ayant refusé le prélèvement ADN, la magistrate a estimé que "la personne qui prend part à une action de ce type doit en assumer les conséquences".Un peu plus tôt, la partie civile, par la voix de son avocat, Me Frank Berton, avait estimé qu'on "peut mener un combat syndical, un combat politique, et c'est la noblesse de ceux qui sont ici. (...) mais on ne peut pas venir cautionner la réalisation de délits".