L'INFO. Le verdict en première instance avait suscité une vive polémique, il est cette fois plus lourd. Deux hommes ont été acquittés et six condamnés jusqu'à 6 ans de prison ferme vendredi dans le procès en appel des viols collectifs de Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne, en 1999 et 2001 sur deux adolescentes, Aurélie et Nina, âgées de 15 et 16 ans au moment des faits.
Dix acquittements en première instance. Il y a un an devant les assises du Val-de-Marne, quatorze hommes avaient été jugés. La cour avait alors prononcé dix acquittements et quatre condamnations à des peines n'excédant pas 5 ans de prison, dont 4 avec sursis. Ce premier verdict avait engendré une polémique, des associations féministes le considérant trop clément et l'assimilant à un "permis de violer". Le ministère public avait fait appel. Mercredi à Évry, l'avocat général avait requis sept condamnations à des peines allant de 5 ans de prison, dont 3 avec sursis, à 7 ans ferme. Il avait également demandé un acquittement.
Six ans ferme, peine la plus lourde. Les huit hommes étaient rejugés devant les assises des mineurs de l'Essonne depuis le 26 novembre pour ces viols en réunion. La peine la plus lourde, 6 ans de prison ferme, a été prononcée à l'encontre du seul accusé qui ne comparaissait pas libre. Il avait écopé dans une autre affaire de trente ans de réclusion à l'automne 2012 pour le meurtre de son ancienne compagne. Les cinq autres condamnations s'échelonnent entre 5 ans de prison, dont un avec sursis, et 3 ans, dont 2 avec sursis.
Deux acquittements. La cour a également prononcé deux acquittements, dont l'un à l'égard d'un accusé poursuivi uniquement pour les faits dénoncés par Aurélie, qui avait choisi en ouverture du procès en appel de ne plus être partie civile dans le dossier. Comme en première instance, seuls les viols commis sur Nina, présente pour assister au verdict, ont été reconnus par la cour, pas ceux allégués par Aurélie. Ce verdict rendu après 9 heures de délibération est plus lourd que celui de la première instance.
Un des condamnés en fuite. "C'est totalement injuste" pour les hommes "qui viennent de partir en prison pour des faits commis il y a 14 ans et qui ont toujours été contestés", a réagi l'avocat d'un des condamnés, Me Alexandre Devillers. L'un des hommes condamnés, déjà absent du premier procès, est toujours en fuite, probablement en Amérique latine.
Nina "a le sentiment d'avoir été écoutée". Nina, la seule des victimes restées partie civile, aujourd'hui âgée de 30 ans, est restée le visage impassible quand la cour a prononcé le verdict. Nina "a le sentiment d'avoir été écoutée, entendue, et que sa parole n'a pas été déniée. Enfin, elle est dans la phase qui lui permettra de se reconstruire. Enfin, elle a le sentiment d'être devenue un être humain et pas un objet de spectacle", a estimé son avocat, Me Léon-Lef Forster. "C'est au-delà du cauchemar ce qu'elle a vécu..." A l'annonce du verdict, un proche d'un accusé s'est écrié depuis la salle d'assises: "c'est honteux, c'est pas correct". Puis il a interpellé Nina: "t'es contente ? Tu les envoies en prison!".
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