Même avec ses amis les plus fidèles, Jacques Chirac ne parle jamais du procès. "Dès qu'on aborde le sujet, il se referme comme une huître," raconte l'un d'eux. Un autre, qui a partagé un moment convivial avec lui la semaine dernière l'a trouvé affecté. "On a bu notre gin tonic comme d'habitude, dit cet ancien ministre, mais il était absent", poursuit-il.
"On aurait pu éviter cela"
Depuis quelques semaines, Jacques Chirac travaille avec ses avocats. A le voir fatigué, ses plus proches regrettent ouvertement la tenue du procès. C’est le cas du député UMP Christian Jacob. "Quand on a exercé les responsabilités qui sont les siennes, aux niveaux qui sont les siens et la reconnaissance qu’il a aujourd’hui du peuple français, on aurait pu éviter cela. Surtout qu’il n’y a plus de plaignant", regrette-t-il.
Mais le procès des emplois présumés fictifs de la ville de Paris, dans lequel Jacques Chirac est poursuivi, pourrait être reporté. Voir même annulé. Me Jean-Yves Le Borgne, l'avocat d'un des prévenus, va déposer, lundi, une "question prioritaire de constitutionnalité" portant sur un point très technique relatif à la prescription. Son traitement pourrait remettre en cause le procès.
Un fauteuil et une salle de repos
Un report qui rassurerait les proches du président. Si Jacques Chirac déclarait au micro d’Europe 1, dimanche, bien se porter, ses amis s’inquiètent pour sa santé. "Ce que l'on craint, dit un proche, c'est moins l'issue du procès que l'épreuve physique que représentent les audiences pour un homme de 78 ans."
Mais l’ancien chef de l’Etat bénéficiera d’un traitement de faveur. Jacques Chirac a toujours indiqué qu'il assisterait aux audiences, comme n'importe quel citoyen, mais ce n'est pas tout à fait le cas. Ses avocats ont obtenu qu'il soit assis sur un fauteuil, alors que les autres prévenus n'auront que des chaises. Il pourra également se reposer dans une salle attenante.