Profs, parents et lycéens "mobilisés"

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Strasbourg © MaxPPP
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avec Benjamin Peter , modifié à

Des manifestations ont eu lieu samedi pour dénoncer les suppressions de postes.

16.000 suppressions de poste à la rentrée prochaine, c’est 16.000 suppressions de trop. Pour protester contre ces nouvelles coupes budgétaires, des milliers d'enseignants, parents d'élèves, et lycéens ont manifesté partout en France samedi et montrer que les acteurs de l'Education ne se "résignent" pas.

Les défilés ont rassemblé entre environ 16.700 (police) et au moins 30.800 (syndicats) personnes, selon un décompte partiel, portant sur 20 villes. Des chiffres en hausse par rapport à la précédente journée d'actions, le 22 janvier, où entre 10.300 (police) et 13.300 personnes (syndicats) avaient été dénombrées.

Les manifestants répondaient à l'appel d'un collectif de 25 organisations, intitulé "L'éducation est notre avenir", composés notamment des principales fédérations de l'Education (FSU, Unsa-Education, Sgen-CFDT), des parents d'élèves de la FCPE, des lycéens de l'UNL ou des étudiants de l'Unef.

"Stopper les suppressions d'emploi"

A Paris, entre 5.500 (police) et 12.000 (organisateurs) se sont rassemblées samedi après-midi. "D'autres choix sont indispensables. Exigeons une autre politique pour la réussite scolaire et universitaire de tous les jeunes", pouvait-on lire sur la banderole de tête.

"Il faut stopper les suppressions pour que la rentrée prochaine puisse se faire dans d'autres conditions : pas plus de 25 élèves par classe, des dédoublements dans certaines disciplines, une formation des enseignants revue", a déclaré Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, première fédération de l'Education. Pour parvenir à cet objectif, la représentante syndicale réclame "un collectif budgétaire".

Un "dogme absolument terrible"

En province, d'autres rassemblements ont eu lieu dès samedi matin comme à Toulouse. Pour Christophe Manibal, secrétaire départemental du SNES de Haute-Garonne, la suppression d'un fonctionnaire sur deux est un "dogme absolument terrible". "Les effectifs augmentent dans le second degré et le premier degré mais non on supprime parce qu’on a décidé qu’il fallait supprimer", déplore-t-il au micro d'Europe1 à Toulouse. "On est toujours là pour réclamer une autre politique qui est tout à fait possible. On devrait avoir les moyens de payer un avenir à la jeunesse de notre pays", conclut-il.

Selon les services statistiques du ministère de l'Education, 50.800 élèves supplémentaires feront leur rentrée en 2011, notamment avec l'arrivée de la classe d'âge du "baby-boom" de 2000. Cette hausse concernera principalement le collège avec 33.500 élèves supplémentaires.

"Mes propres enfants peuvent en pâtir"

Beaucoup de parents d’élèves comme Sylvie et Lucienne étaient également dans le cortège toulousain samedi matin. Ces deux mamans, qui manifestent pour la première foi, font partie d’un collectif dont l'objectif est qu’aucune classe ne soit fermée à la rentrée prochaine.

"Maintenant, je sens que mes propres enfants peuvent en pâtir", souligne l'une d'elles. "Même dans les petits villages, on est dans un petit village de 2.000 habitants. On essaye de faire des sacrifices pour leur donner une qualité de vie. Trente enfants par classe dans un petit village de 2.000 habitants, c’est énorme ! ".