La situation devient de plus en plus préoccupante en Seine-Saint-Denis. Plusieurs dizaines d'instituteurs débutants ou contractuels de ce département n'ont toujours pas reçu leur premier salaire, un mois et demi après la rentrée scolaire. Mais l'académie a réagi vendredi.
Combien d’instituteurs concernés exactement ? A la veille des vacances de la Toussaint, le SNUIPP 93 et l'UNSA éducation ont recensé "au moins 50" professeurs dans cette situation, tandis que Sud Education évoque jusqu'à 300 enseignants stagiaires et contractuels concernés. Le rectorat de Créteil n'était pas en mesure de commenter ces chiffres vendredi.
L'académie réagit. L'inspection académique de Seine-Saint-Denis a promis vendredi de verser "dans le milieu de la semaine prochaine" leurs salaires aux instituteurs stagiaires et contractuels qui sont dans cette situation. "Tous les professeurs dont le dossier est complet recevront un acompte correspondant aux rémunérations des mois de septembre et octobre dans le milieu de la semaine prochaine", a promis dans un communiqué l'inspection académique, qui reste muette sur le nombre de profs concernés.
Des retards de paiement compliqués à gérer. "J'ai débuté le 15 septembre, mais je ne suis pas payé depuis", se plaint Romain, un contractuel de 38 ans. "Je suis papa et je viens d'emménager, j'ai des frais importants. J'ai dû demander un emprunt auprès de ma famille", raconte cet ancien ethnologue qui a décidé de devenir professeur. Pour expliquer ces retards de salaires, Rachel Schneider, responsable du Snuipp dans le département, avance le fait que certains des professeurs ont pu fournir des renseignements incomplets lors de la constitution de leur dossier administratif à l'embauche.
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Mauvaise publicité pour le département. "Les gens ne veulent pas venir travailler dans ce département. Et les nouveaux qui arrivent, on les accueille très mal", s’indigne Isabelle Guigon, secrétaire départementale de l'UNSA Education. Une mauvaise publicité supplémentaire après le démarchage téléphonique de Pôle emploi pour trouver des instituteurs. Il y a 15 jours, Pôle Emploi avait créé un tollé en recrutant près de 300 personnes pour enseigner à la maternelle et à l’école primaire sur un simple coup de fil.