Huit cas de cancer ont été "signalés" chez des patientes ayant eu des prothèses mammaires de la société varoise Poly Implant Prothèse (PIP) défectueuses. C’est ce qu’a annoncé mercredi le directeur général de la Santé. Il s'exprimait à l'issue du premier comité de suivi des femmes porteuses de prothèses mammaires créé à la demande du gouvernement.
Sont ainsi déclarés : cinq cancers du sein, un cas de lymphome rare du sein, un cas de lymphome de l'amygdale et un cas de leucémie, a précisé le Pr Jean-Yves Grall. Ce décompte n'inclut pas le cas de cancer détecté dans le Gers et dont le décès est à l'origine de l'ouverture d'une information judiciaire à Marseille sur les prothèses PIP. Le comité de suivi recense actuellement tous les cas de cancer survenus chez des femmes ayant eu ces implants défectueux, soit pour des raisons esthétiques, soit à titre de reconstruction après un cancer du sein.
"Imputabilité pas établie"
Les scientifiques se veulent toutefois prudents. Tous les cancers mentionnés ne sont pas nécessairement imputables aux prothèses frauduleuses, a insisté le patron de l'Institut national du Cancer (INCa), Dominique Maraninchi. Et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) d’assurer qu’"à ce jour, l’imputabilité n’a pas été établie entre ces cas de cancer et le port de prothèses mammaires PIP".
L'INCa émettra "d'ici huit jours" une série de recommandations aux professionnels de santé sur la conduite à tenir, notamment au plan chirurgical. Et au-delà des poursuites judiciaires en cours, les préjudices subis par les femmes porteuses de prothèses PIP pourront faire l'objet d'une demande d'indemnisation devant la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions ou devant la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation pour les femmes ayant eu une reconstruction mammaire.
Plus de 500 prothèses retirées
Depuis mars 2010, date de l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "faux et usage de faux, publicité mensongère et tromperie sur les qualités substantielles d'un produit, mise en danger de la vie d'autrui", 523 retraits de ces prothèses ont été recensés, a signalé le Pr Grall. Plus de 2.000 plaintes de porteuses de prothèses de la société PIP ont été déposées. Le Numéro Vert mis en place pour les femmes concernées - 0.800.636.636 - a reçu plus de 5.000 appels en deux semaines environ.