Ce sont les premiers policiers entendus dans l’affaire de proxénétisme hôtelier qui secoue Lille, et l'un de ses hôtels les plus connus, le Carlton. Quatre fonctionnaires de police en activité, dont deux officiers, ont été auditionnés mardi matin comme témoins par l'Inspection générale de la police nationale, l'IGPN, à Paris dans l'enquête sur ce dossier. Reste que ces policiers, qui n'ont pas été entendus sous le régime de la garde à vue, ne seraient pas directement mis en cause dans ce réseau, selon les informations d'Europe 1.
Interrogations sur l’implication de policiers
Les écoutes téléphoniques et certaines dépositions laissent penser que certains policiers lillois, parmi lesquels un haut gradé, auraient profité de prestations sexuelles tarifées tout en fermant les yeux sur le réseau de proxénétisme lié à l’hôtel de luxe.
Le soupçons les plus lourds se portent sur le directeur de la sûreté urbaine de Lille, Jean-Christophe Lagarde, présenté comme l'organisateur de soirées très spéciales. Ce commissaire, qui n'a pas encore été entendu, a fait savoir mardi dans un communiqué qu'il n'a commis "aucune infraction pénale". Il dénonce "une atteinte portée à son honneur". Selon les informations d'Europe 1, le commissaire aurait déjà prévenu ses collaborateurs qu'il allait être mis en examen dans ce dossier. Ce qui n'est pas le cas pour l'heure.
Les principaux suspects dans cette affaire ont par ailleurs été mis en examen en fin de semaine dernière. Parmi eux, figurent notamment le propriétaire de l'hôtel, le directeur de l'établissement et son chargé des relations publiques, ainsi que l'avocat Emmanuel Riglaire. Ce dernier est le seul à avoir été laissé libre.
Le nom de DSK apparaît de manière "largement secondaire"
Dominique Strauss-Kahn, dont le nom a été évoqué par plusieurs médias comme étant celui de l'un des clients de prostituées oeuvrant au Carlton de Lille, a lui demandé dimanche à être entendu "le plus rapidement possible". Cependant, son éventuelle convocation n'est pas prévue "dans un proche avenir", a indiqué une source proche du dossier selon qui le nom de l'ex-patron du FMI apparaît de manière "largement secondaire".