Pour la première fois, la justice française va enquêter sur la mort de neuf soldats français qui avaient été pris dans une embuscade le 18 août 2008, dans la vallée d'Uzbin, en Afghanistan.
Sur Europe 1, Joël Le Pahun, père de l'un des soldats tués, s’est félicité de l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide involontaire. "C’est l’un des résultats que nous attendions". "Ça fait maintenant deux ans que nous nous battons pour pouvoir avoir accès aux pièces justificatives et aux documents qui ont été classifiés. Nous souhaitons que les responsables, c’est-à-dire les officiers qui ont manqué à leur devoir de militaire et à leur devoir d’honneur - parce qu’en plus certains paradent toujours- reconnaissent droit dans les yeux leur responsabilité", a-t-il confié à Europe 1.
"Ils savaient très bien qu’il allait y avoir une embuscade" :
"Il n’y a pas eu de reconnaissance par hélicoptères, il n’y a pas eu de drones. Depuis la mort de nos enfants, ça se fait de manière récurrente et automatique. Il n’y a pas eu la préparation telle qu’elle aurait dû être. Ils savaient très bien qu’il allait y avoir une embuscade. Ils ont fait fi de cela" a-t-il ajouté, en colère.
En mars 2010, les familles de plusieurs des victimes avaient déposé une plainte contre X auprès du tribunal aux armées de Paris, estimant que des négligences avaient été commises dans la hiérarchie. Contre l'avis du parquet, le juge d'instruction du Tribunal aux armées de Paris a ordonné mercredi l’ouverture d’une information judiciaire pour "homicide involontaire" afin de "déterminer ou non l’existence de faits de maladresse, d’imprudence, de négligence (…) pouvant avoir indirectement contribué aux décès des neuf militaires français".