Il avait tenté de rejoindre des groupes islamistes au Mali, alors qu'il avait l'interdiction de quitter le territoire. Un candidat français au jihad, arrêté en novembre 2012 au nord du Mali, a été condamné mercredi à quatre années d'emprisonnement ferme. Le tribunal correctionnel de Paris n'a pas suivi les réquisitions du ministère public, qui avait demandé une peine de six ans de prison ferme à l'encontre de Français d'origine malienne, âgé de 26 ans.
Plusieurs tentatives avortées. Ibrahim Ouattara avait déjà été condamné en mars à une peine de sept ans. Le jeune homme avait vainement tenté en 2009 et 2010 de gagner des maquis jihadistes au Pakistan, en Afghanistan ou en Somalie, sans jamais y parvenir. Il avait été arrêté à Sévaré dans le centre du Mali. A cette époque, il était en liberté sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette première affaire.
Un "leader" et des complices. Les juges "ont rééquilibré" le dossier, a estimé Me Zoé Royaux, avocate de l'un des complices d'Ibrahim Ouattara, Khalifa Dramé, condamné à 30 mois d'emprisonnement ferme, quand le parquet avait requis 4 ans ferme. Le second complice, Hakim Soukni, qui comparaissait libre, a, lui, été relaxé.
Pour Me Royaux, le tribunal n'est pas rentré dans le "fantasme judiciaire" qu'avaient voulu entretenir, selon elle, l'instruction et le parquet. A l'audience, le procureur avait décrit Ouattara comme "le leader et l'éclaireur" qui avait cherché à "créer un groupe autour de lui".
"La lutte armée est nécessaire". Ibrahim Ouattara, qui refuse depuis son premier procès l'assistance d'un avocat, avait expliqué à l'audience qu'après une enfance chaotique, de père inconnu, maltraité par sa mère et placé en foyer, il avait "toujours été à la recherche de quelque chose". Jusqu'à sa rencontre avec l'islam, cette religion dans laquelle il a "trouvé toutes les réponses à ses questions".
Il avait ensuite expliqué avoir trouvé "sur Internet" les réponses à son questionnement sur le jihad. "J'ai cette conviction que la lutte armée est nécessaire, si on ne m'apporte pas la preuve du contraire je persisterai dans cette voie. Quelle que soit la décision que vous allez prendre, ça m'est égal", avait-il conclu.