Christian Iacono est retourné en prison lundi matin, pour la quatrième fois. Son petit-fils Gabriel, qui l’a longtemps accusé de viol avant de se rétracter, était là. Mais il lui est interdit d’approcher son grand-père tant que l’affaire n’est pas terminée. Alors le jeune homme est resté à l’écart, sur le parking de la maison d’arrêt de Grasse. Comme si sa présence, même lointaine, pouvait quand même apporter un peu de réconfort à l’ex-maire de Vence.
"Je ne lui en veux pas"
Gabriel Iacono a un seul message : "Pardon, ça sera pardon jusqu’à ce que je le vois", lâche-t-il, interrogé par Europe 1. "Ce sera toujours ‘Pardon excuse-moi’. Et je vais me battre avec lui. Je me battrai tout le temps avec lui maintenant. Je veux que mon grand-père soit blanchi. Ça sera un premier point positif."
Christian Iacono n’a pas vu son petit-fils lundi matin. Mais il savait qu’il était là, tout proche. Et c’est lui, cet homme de 77 ans, fatigué par onze années de procédure, qui a essayé de le réconforter. "Je voudrais lui dire qu’il ne se culpabilise pas trop, parce que la justice ça met du temps", a-t-il déclaré avant d’entrer dans la prison. "Tout n’est pas de sa faute. Je ne lui en veux pas, et j’espère qu’on tombera dans les bras l’un de l’autre bientôt. Très bientôt."
"Une quatrième fois, une quatrième souffrance"
La détention, elle "sera dure, très dure ", poursuit l’ancien élu. "Mais je tiendrai pour que la vérité éclate." A ses côtés, son frère, sa fille et sa femme Jeanine étaient là pour les soutenir. "On a énormément de peine", a lâché l’épouse la voix étranglée, laissant ensuite la parole à sa fille. "On s’était promis de ne pas pleurer, et puis voilà… C’est encore une quatrième fois, une quatrième souffrance supplémentaire. "
C’est effectivement le quatrième séjour en prison de Christian Iacono. La dernière fois, il était sorti après la rétractation de son petit-fils, et en attendant la décision de la Cour de cassation… qui a confirmé le jugement. La balle est désormais dans le camp de la commission de révision doit statuer sur son cas dans une semaine. En attendant, Christian Iacono, très digne, a sais son sac, fait un dernier signe et esquissé un petit sourire, avant de pénétrer dans la maison d’arrêt. Il lui reste à compter les jours avant sa prochaine libération.