La morale laïque ne sera donc pas enseignée dans la forme envisagée au départ. Le projet de loi sur la "refondation de l'école" prévoyait que cette nouvelle matière soit enseignée à part avec des professeurs dédiés. Finalement, le cours de morale laïque piochera dans les différentes matières, a annoncé le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon lundi matin. Son objectif ? "Une construction du citoyen avec certes une connaissance des règles de la société, de droit, du fonctionnement de la démocratie, mais aussi toutes les questions que l’on se pose sur le sens de l’existence humaine, sur le rapport à soi, aux autres, à ce qui fait une vie heureuse ou une vie bonne", avait affirmé le ministre en septembre dans le JDD.
>> Le ministre a dévoilé des précisions sur cette nouvelle matière lundi :
Tous les professeurs formés. Du CP à la Terminale, une heure par semaine (un peu moins au lycée) sera consacrée à des discussions sur des sujets en lien avec la morale ou la religion, abordés ou non en cours. Pas question de cours magistral : la morale laïque devra être pensée comme un moment de vie de la classe. "Cet enseignement moral et civique supposera une coopération des différentes disciplines", a indiqué Vincent Peillon lundi matin. "Vous pouvez associer histoire, sciences de la vie et de la terre, philosophie, littérature... (….) Mais tous les professeurs seront formés."
Quels sujets abordés ? Les enseignants seront formés à dépassionner les débats sur les sujets sensibles sur lesquels la religion a un discours différent. Exemple : la reproduction sexuelle, le big-bang, la vie en communauté, l'étude de textes religieux en littérature. Concernant les cours de sport, l'accent sera mis sur l'esprit d'équipe et le respect des règles du jeu. Au final, la morale laïque fera l'objet d'une évaluation à part, basée sur les connaissances et le comportement de chaque élève.
Il faudra attendre 2015. Le temps de réfléchir à cet enseignement et de former les professeurs, la morale laïque ne pourra pas être mise en place tout de suite. "Le cap est donc plutôt pour la rentrée 2015", a précisé le ministre dans Le Monde daté de mardi.
"Un risque de dilution". " Nous aurions préféré un horaire dédié et un horaire qui s'en occupe", a aussitôt réagi François Portzer, président du Syndicat National des Lycées et Collèges (SNALC) au micro d'Europe 1. Il évoque "un risque de dilution" de la matière par manque de "cadre précis" : "on risque d'avoir un enseignement un peu ponctuel qui ne permette pas d'avoir des connaissances solides et qui ne permette pas aux élèves de se faire leur propre jugement, ce qui est quand même le but d'une telle discipline."