Les compagnies et les autorités aériennes connaissent bien ce danger : en cas d’éruption volcanique, des cendres se dispersent et menacent directement la sécurité des avions.
D’abord, parce que le nuage de cendres réduit considérablement la visibilité. A néant même, dans certains cas.
Surtout, le nuage contient des particules de verre et de roche. Si un avion s'y aventurait, "il risquerait de voir ses moteurs détruits", résume Bernard Chabbert, spécialiste aéronautique d’Europe 1.
"Tout faire pour éviter les nuages"
"La poussière peut arrêter les moteurs, mais elle peut aussi seulement les endommager, et il faut alors faire une vérification complète des moteurs si on sait qu'on a traversé un nuage de cendres. Etant donné les coûts, cela signifie qu'il faut tout faire pour éviter les nuages de cendres", précise Kjetil Toerseth, responsable des questions de pollution à l'Institut norvégien de recherche aérienne.
La prudence est de mise, explique Bernard Chabbert :
Car des accidents ont déjà été recensés. En 1982, un avion de British Airways avait fait un chute de plus de 4.000 m avant de pouvoir se stabiliser. Au cours des importantes éruptions du volcan indonésien Pinatubo en 1991, plus de 40 différents incidents impliquant des avions avaient été répertoriés.
Comme un jeu de domino, les pays européens touchés par le nuage de cendres venu d’Islande ont annoncé jeudi les uns après les autres la fermeture de leurs principaux aéroports. Pour les pilotes, il y avait alors une seule urgence : "rechercher les aéroports accessibles et se dérouter dès que possible", a précisé Gérard Arnoux, pilote chez Air France. D’où un risque "d’embouteillage" au sol, comme celui déjà vécu lors du 11-Septembre.