C'était l'une des promesses de campagne de François Hollande. Vincent Peillon, le ministère de l'Education nationale a communiqué mercredi la répartition des 1.000 nouveaux postes prévus à l'école primaire à la rentrée. Annoncés le 30 mai dernier, ces "recrutements d'urgence" doivent "remédier aux difficultés les plus criantes". Cette mesure est également censée pallier les 5.700 coupes inscrites au budget 2012 dans le premier degré.
"Ces 1.000 postes ne suffiront pas"
La répartition des 1.000 postes a été annoncée aux organisations syndicales d'une réunion du comité technique ministériel. Trois principaux critères déterminent la répartition des postes en fonction des académies. Le ministère cite d'abord "le niveau d'encadrement, c'est-à-dire le nombre d'enseignant par élève de chaque académie et la variation attendue des effectifs d'élèves". "La difficulté sociale et scolaire, de façon à renforcer les académies qui y sont le plus confrontées" a également été retenue. Le troisième élément déterminant a été "la ruralité, de façon à aider les académies dont les territoires ruraux ont été mis en difficulté par la fermeture de classes".
Si les syndicats d'enseignants du premier degré accueillent avec optimisme cette mesure, ils sont conscients que cela reste insuffisant. "Bien sûr, ces 1.000 postes ne suffiront pas à couvrir tous les besoins. Il est donc important que cette bouffée d'air soit comprise de tous, visible et incontestable, prévient-il. On demande qu'ils servent à des réouvertures de classes dans des écoles en tension, à la réimplantation d'enseignants spécialisés dans l'aide aux élèves en difficulté et de remplaçants", commente Sébastien Sihr, le secrétaire général du principal syndicat du premier degré, le Snuipp-FSU, interrogé par Le Monde.
Créteil de Versailles avantagées
Concernant la répartition des postes, les académies de Versailles et Créteil, en région parisienne, se taillent la part du lion. L'académie de Versailles obtient 100 postes en raison de la faiblesse de son taux d'encadrement et de la pression démographique et celle de Créteil 80 postes. "A Créteil, le recteur va d'abord renforcer l'encadrement en Seine-et-Marne, parce qu'il est très faible, et en Seine-Saint-Denis, à cause des difficultés des élèves", précise-t-on dans l'entourage du ministre.
Les autres académies les mieux dotées sont les académies d'Aix-Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lyon et Rennes qui obtiennent chacune 65 postes. Des académies qui combinent forte démographie et faible taux d'encadrement. Les autres reçoivent entre 5 (Martinique, Guadeloupe, Corse) et 50 postes supplémentaires. "Dix emplois sont réservés pour Mayotte".
Cette répartition répond aux souhaits de François Hollande qui a fait de l'école primaire une priorité pour lutter contre l'échec scolaire. La création de ces 1.000 postes supplémentaires de professeurs des écoles, dans le secteur public, est l'une des mesures du "plan d'urgence" prévue pour la rentrée 2012. Ce sont 14.000 postes qui seront supprimés à cette rentrée dans l'Education nationale. Au total, environ 80.000 postes auront disparu entre 2007 et 2012 dans l'Education nationale.