Les spécialistes du monde de l'Education font leur rentrée des classes dès lundi. La concertation lancée début juillet par Vincent Peillon pour refonder l'école reprend en effet à cette date, après la pause estivale. L'objectif demeure inchangé : déterminer les réformes prioritaires, avant la rédaction d'un rapport et la présentation d'une loi à l'automne.
600 spécialistes consultés
La concertation, promesse de François Hollande, lancée à la Sorbonne le 5 juillet par Vincent Peillon et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, réunit environ 600 personnes : enseignants, sociologues, parents d'élèves, patronat, élus, recteurs, etc. Un comité de pilotage remettra un rapport au ministre avant le 15 octobre, prélude à un projet de loi d'orientation et de programmation dans la foulée.
Après deux semaines de travail début juillet, les discussions reprennent lundi et dureront jusqu'à la fin du mois de septembre autour de quatre thématiques : la réussite scolaire (priorité au primaire, socle commun), les élèves (rythmes scolaires, lutte contre la violence), un système éducatif efficace (développement du numérique) et les personnels (formation, évaluation).
"Je ne crois pas à un rapport consensuel"
Soulignant que les membres du comité "ne feront pas un filet d'eau tiède", un proche de Vincent Peillon a prévenu : "je ne crois pas à un rapport consensuel salué par tout le monde". Le calendrier est serré mais "aujourd'hui, aucun article de la loi n'est rédigé", a-t-il assuré. "Les grandes orientations sont déjà définies mais les décisions politiques ne sont pas prises", a ajouté le conseiller du ministre.
"Après le temps de la concertation, et celui du Parlement, il y aura le temps de la démocratie sociale", autrement dit de la négociation avec les organisations syndicales, a rappelé le ministre de l'Education devant la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale. "Le temps est court", mais "si nous ne faisons pas les réformes assez vite, elles ne se feront pas", a ajouté le ministre. "Nous n'avons pas caché notre réforme de l'éducation", priorité du quinquennat, a-t-il rappelé.
Les premières priorités
Le thème des rythmes scolaires est l'un de ceux qui fait le plus débat tant les parties prenantes sont nombreuses : parents, enseignants, collectivités, associatifs et professionnels du tourisme n'ont pas les mêmes contraintes, bien que tous s'accordent à dire que le bien-être de l'enfant doit primer. C'est aussi celui qui a un peu avancé, puisque le retour à la semaine de 4,5 jours dans le primaire, abandonnée en 2008, semble faire consensus même s'il reste à définir ses modalités. A peine nommé, Vincent Peillon avait annoncé un retour à la semaine de cinq jours dans le primaire dès la rentrée 2013.
Le plus difficile est à venir : respecter une pause déjeuner d'une heure et demie, réduire les vacances d'été, supprimer ou non les zones A, B et C qui étalent les vacances d'hiver et de printemps en fonction des académies et qui sont défendues mordicus par l'industrie touristique, ou encore alterner sept semaines de cours et deux de congés. Autant de terrains d'affrontements. Alléger la journée de classe de l'élève est aussi un sujet sensible car il faudra trouver les moyens financiers d'occuper les enfants après les cours. Les activités périscolaires relèvent des collectivités locales qui n'en n'ont pas toutes les moyens.
Le ministère a lancé un site Internet à l'occasion de la concertation. Plus de 3.000 contributions avaient été recueillies courant août, émanant essentiellement d'enseignants.