Qui est le meurtrier présumé d'Océane ?

La ruelle où habitait la fillette.
La ruelle où habitait la fillette. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Le jeune homme, qui s'est rendu de lui-même, a été confondu par son ADN.

Qui est vraiment le meurtrier d'Océane ? "Il est toujours difficile de dire tout de suite qui est quelqu'un. Il faudra attendre d'avoir tous les éléments de personnalité et les expertises psychiatriques", a annoncé  jeudi matin sur Europe 1 Robert Gelli, le procureur de la République de Nîmes.

Marié et père de trois enfants, dont le dernier est âgé de trois mois, avec deux femmes différentes, Nicolas s'était rendu de lui-même à la gendarmerie de Bellegarde mardi soir vers 22h30. "Je sais que vous faites des prélèvements. Prenez le mien ! J'ai un trou noir", avait-il dit aux enquêteurs, sans toutefois s'accuser du meurtre de la fillette.

Pas dans une "grande stabilité"

Rapidement, le jeune homme de 25 ans leur a expliqué qu'il ne se souvenait plus de ce qu'il avait fait entre samedi 17h et dimanche 9h, lorsqu'il s'était réveillé dans sa voiture car il était sous l'emprise d'alcool et "peut-être de drogue".

Sans antécédent judiciaire mais connu pour des faits de violences, Nicolas "n'était pas dans une situation de grande stabilité, sur le plan professionnel, personnel, familial et psychologique", selon Robert Gelli.

Il a rencontré Océane "par hasard"

En difficulté sur le plan professionnel – il enchaînait les petits boulots –, le jeune homme avait aussi des problèmes dans son couple. Une "instabilité" qui n'explique pas forcément son geste. Dans ses aveux formulés mercredi, peu avant le résultat des tests ADN, l'homme a indiqué qu'il avait rencontré Océane "par hasard", a précisé le procureur. Robert Gelli a ajouté qu'il reste encore des éléments à éclaircir, notamment dans le déroulement des faits.

Cette initiative de se rendre de lui-même révèle un "sens moral" pour son avocat. Il "s'est présenté à la justice en disant 'aidez-moi à établir la vérité, même si elle est terrible, je veux la savoir parce que j'ai peut-être fait quelque chose de terrible'", a ainsi argué Me Jean-François Corral.

Toutefois, d'après le témoignage d'un proche du meurtrier présumé, Nicolas connaissait sa victime. Il était mardi soir avec sa compagne invité à dîner chez le suspect et son amie. Lors du repas, "Nicolas nous a dit qu'il était allé voir le papa de la victime, lundi matin, car il le connaissait. Il nous a expliqué qu'il avait été hébergé quelques nuits chez le père d'Océane alors qu'il était séparé" de sa compagne, a-t-il raconté au Parisien.

L'avocat du meurtrier présumé explique de la même manière la tentative de suicide de son client qui s'est pendu avec son T-shirt mercredi soir. "C'était une éventualité sérieusement envisagée. Il est dans un état d'effondrement moral qui peut amener à des actes extrêmes". Toutefois, le Samu qui l'a examiné a jugé que son état de santé n'était pas incompatible avec la poursuite de la garde à vue.