MENACES. Le parquet antiterroriste a été saisi de l'enquête sur les menaces de mort adressées au juge Jean-Michel Gentil, le magistrat qui a mis en examen Nicolas Sarkozy. Il a reçu une lettre qui contenait également des balles à blanc. Des courriers similaires ont été adressés à des journalistes, dont Jean-Pierre Elkabbach d'Europe 1. Jeudi soir, on apprenait que le Grand rabbin de France, Gilles Bernheim avait également reçu une telle lettre. Les grands moyens sont désormais déployés pour découvrir qui se cache derrière ces missives qui sont toutes signées d'un même groupuscule.
IFO : Interaction des Forces de l'Ordre. C'est la seule signature de ces courriers de menaces. Tout laisse penser que plusieurs personnes se cachent derrière ce sigle. L'un des courriers annonce noir sur blanc que chaque émission politique d'Europe 1 et de la chaîne I-Télé sera scrutée par un de ses membres. Et tout en bas de la page dactylographiée, sont listées cinq villes, dont deux en région parisienne (Paris et Melun) et trois en Normandie (Rouen, Caen et Cherbourg).
Tous ces éléments suggèrent par ailleurs que cette cellule dispose de plusieurs antennes régionales. Mais rien n'est encore être certain. Il y a trois ans, une mystérieuse "cellule 34" avait envoyé des dizaines de lettres contenant des balles à des personnalités politiques et à des journalistes. Une cellule qui s'est avérée n'être en fait qu'un seul et même homme. Un déséquilibré qui a depuis été condamné.
Le parquet anti-terroriste à la manœuvre. La Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et la PJ parisienne ont été co-saisies jeudi pour analyser et confronter ces quatre lettres adressées en quelques jours. L'enquête est donc supervisée par le parquet anti-terroriste. Une mesure qui n'est pas si étonnante dans de telles circonstances. Il n'est en effet pas question de sous-estimer ces menaces, qui sont peut-être l'œuvre d'individus d'extrême-droite. Une cellule qui estime qu'Europe 1 est "radio rouge" et qu'I-Télé travaille pour les "socialos-soviétiques" et qui menace, la prochaine fois, d'avoir recours à des balles réelles. Le tout, accompagné de propos antisémites comme "sale youpin".