Un groupuscule était particulièrement visé par le coup de filet lancé dans toute la France vendredi matin dans les milieux islamistes radicaux : Forsane Alizza, qui signifie les "Cavaliers de la fierté". Le chef de cette organisation a été interpellé à Nantes. Une demi-douzaine de ses membres ont, quant à eux, été arrêtés en région parisienne. Qui sont ces "Cavaliers de la fierté" ? La réponse avec Europe1.fr.
Un groupe salafiste radical. Forsane Alizza a été créé il y a deux ans. Articulé autour d'un noyau dur estimé à une quinzaine de personnes, selon les informations du Figaro, le groupe islamiste était dirigé par Mohammed Achamlane. Un statut de leader qu'il réfutait, se présentant comme un "porte-parole du groupe" expliquant que "les Cavaliers de la fierté" prennent leurs décisions "par un système de consensus".
Mohammed Achamlane avait assuré en janvier dernier que Forsane Alizza était composé de "plusieurs centaines" de militants. Un chiffre contesté par les autorités. La place Beauvau en évoque "une centaine, peut-être moins". Et des spécialistes parlaient, quant à eux, plutôt d'"une poignée".
Des opérations spectaculaires, mais pas violentes. Le groupuscule menait des actions épisodiques, notamment contre la loi sur le voile intégral, destinées à être filmées et diffusées sur Internet. Sa première action remonte à juin 2010 quand une dizaine de militants avaient appelé à boycotter un McDonald's de Limoges, enseigne qu'ils accusaient d'être au service d'Israël. Plusieurs membres de Forsane Alizzaavaient d'ailleurs été condamnés.
Les Cavaliers de la fierté se sont fait également remarquer en perturbant une prière du vendredi à Paris ou encore brûlant le Code pénal qui, selon eux, ne "protège pas les musulmans".
D'après le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, ce groupe préparait ses sympathisants à la "lutte armée" et prônait "l'établissement du califat, c'est-à-dire le règne de l'islam" en France.
Un groupe dissous. En février dernier, le ministre de l'Intérieur a décidé de procéder à la dissolution de Forsane Alizza. Un choix justifié par Claude Guéant au motif qu'il formerait "des personnes à la lutte armée". L'Intérieur décrit le groupe comme un "sas de radicalisation" dont les membres se verraient "dispenser des formations au combat".
"Pure calomnie" et "diffamation", avait rétorqué Mohammed Achamlane. Il a réfuté toute dimension violente du mouvement, même si à la suite de cette dissolution officielle, il avait prévenu que Forsane Alizza a n'excluait pas d'appeler à l'avenir à la lutte armée : "c'est possible, si l'islamophobie s'intensifie de jour en jour. Il se pourrait qu'un jour ça arrive. A force de stimuler la haine contre les musulmans, c'est automatique".
Un lien avec l'affaire Merah ? Plusieurs médias ont évoqué la semaine dernière une possible appartenance de Mohamed Merah, l'auteur des tueries de Montauban et Toulouse, à ce groupuscule islamiste radical. Vendredi, Nicolas Sarkozy a assuré sur Europe 1 que les interpellations dans le cadre du coup de filet n'étaient pas liées à l'affaire Merah, ni au troisième homme activement recherché, mais sont "en lien avec une forme d'islamisme radical".