L'INFO. Dans son dernier rapport publié jeudi, le Secours catholique révèle que ceux qui poussent chaque jour ses portes touchent en moyenne 515 euros par mois. En 2013, l'association a apporté une aide à 1.477.000 personnes dont 692.000 enfants. Et élément non anodin, pour les deux tiers, c'était la première fois qu'ils sollicitaient l'aide du Secours catholique. "La pauvreté s'intensifie. On rencontre davantage de personnes avec un niveau de vie de plus en plus faible", indique Bernard Thibault, le secrétaire général du Secours catholique. Parmi ces nouveaux pauvres, on trouve des seniors précaires et les hommes seuls. Explications.
Les femmes seniors. Les personnes seules représentent 40% des bénéficiaires de l'aide du Secours populaire, devant les familles monoparentales (30%) et les couples avec enfants (24%). Si les jeunes sont majoritaires, la part des plus de 50 ans ne cesse d'augmenter. "La paupérisation des seniors s'accentue, avec pour premières victimes les femmes qui n'ont pas connu le plein emploi" et disposent de pensions très faibles, avec un revenu moyen de 618 euros", fait remarquer le secrétaire général du Secours catholique.
Ces femmes, qui représentent 61% des personnes de plus de 60 ans rencontrées par le Secours catholique (+7 points en dix ans), "évoquent plus souvent qu'en moyenne la maladie ou un accident, le décès récent d'un proche ou une situation de handicap" pour expliquer leur précarité.
Les hommes seuls. Ce sont eux les autres victimes de cette nouvelle précarité silencieuse. Jeunes, migrants, grands exclus ou pères célibataires, ce sont ceux qui ont le moins de revenus, avec en moyenne 437 euros par mois. 28% n'ont même aucune ressource. Ils sont particulièrement victimes du mal-logement.
Près de la moitié ne vivent pas chez eux mais chez un proche, en centre d'hébergement, en squat ou à la rue. "Dans l'accès au logement, la priorité est donnée aux femmes et aux enfants", indique Bernard Thibaud. Ces hommes seuls souffrent aussi d'un très fort isolement. "Beaucoup se replient sur eux-mêmes et ont une moindre connaissance de leurs droits", explique le secrétaire général du Secours catholique.