En période de rigueur budgétaire, le montant risque de faire réagir. Xavier Bertrand, ministre du Travail, a signé lundi soir un accord sur l’épineuse question des 2 millions de jours de RTT accumulés par les médecins hospitaliers depuis 2002. Cet "accord-cadre" conclu avec les syndicats de praticiens hospitaliers, laisse aux médecins "la possibilité soit de les prendre, soit de les mettre sur un compte-épargne temps, soit de se les faire payer", avait annoncé dimanche le ministre lors du Grand Rendez-vous Europe1-iTélé-Le Parisien.
Les médecins ont désormais obtenu trois options : les congés, la monétisation (se faire payer les RTT) mais aussi l'accumulation sur un compte-épargne-temps en vue d'une cessation progressive d'activité et de points de retraite complémentaire. Cette troisième solution va satisfaire de nombreux praticiens, notamment ceux proches de la retraite et soumis aux pénibles permanences de nuit.
24.000 euros par médecin ?
Selon le Dr François Aubart, président de la Coordination médicale hospitalière (CMH), l'un des principaux négociateurs de l'accord, le coût de la résorption des RTT sera d'environ 350 millions d'euros, étalés sur quatre ans. Le coût total est, selon lui, de l'ordre de 600 millions, à raison de 300 euros la journée, mais 250 millions ont déjà été provisionnés à cet effet par les hôpitaux publics.
Certains médecins pourraient toucher à titre individuel 24.000 euros, selon les calculs effectués par Le Parisien qui avait révélé l'accord en cours. Une "extrapolation", a répliqué cependant Xavier Bertrand, car ce chiffre correspond au coût théorique, sur cinq ans, si tous les médecins décidaient de se faire payer toutes leurs heures accumulées.
Des syndicats mécontents
Pour Xavier Bertrand, l’évocation du sujet a aussi été une nouvelle occasion de tacler les 35 heures, accusées d’avoir "désorganisé l’hôpital" et manifestation d’une "inconséquence sans pareil" de la part des socialistes.
De leur côté, certains syndicats ont exprimé leur mécontentement. "C'est un petit accord a estimé le Dr Rachel Bocher de l'INPH. La méthode choisie s'apparente à un "diktat gouvernemental" pour pouvoir continuer à discuter des décrets d'application, a déploré le Dr Jean-Marie Leleu, vice-président de la CPH.