Alors que la société française Alstom est l’objet de toutes les convoitises, notamment de la part de l’Américain General Electric et de l’Allemand Siemens, le gouvernement a décidé de se rendre incontournable. Invoquant le patriotisme économique, l’exécutif a décidé de se doter d'une nouvelle arme qui pourrait lui permettre de bloquer les visées étrangères sur Alstom, et notamment celles de General Electric qui veut racheter le pôle énergie du fleuron industriel français. Comment ? En publiant jeudi un décret au Journal officiel, étendant notamment à l'énergie et aux transports le mécanisme de protection des entreprises stratégiques contre les appétits étrangers. Ce qui fait de l'État français l'arbitre des négociations entre Alstom et les prétendants à un rachat partiel du groupe.
La Commission européenne a aussitôt réagi en mettant Paris en garde contre toute tentation protectionniste. "L'objectif de protéger les intérêts essentiels stratégiques dans chaque Etat membre est essentiel dès qu'il s'agit de sécurité ou ordre public. C'est clairement prévu dans le traité. Mais nous devons vérifier si (cet objectif) est appliqué de manière proportionnée sinon cela reviendrait à du protectionnisme", a dit le commissaire chargé du Marché intérieur, le Français Michel Barnier.
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