"Merci de clôturer les investigations dans le cadre de la commission rogatoire, car la bonne foi a été prouvée" : selon les informations du Canard enchaîné, c’est la note que Rachida Dati, alors ministre de la Justice, aurait écrite de sa main en marge d’une lettre de Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l’Intérieur. Le dossier en question : l’affaire Visionex.
Un dossier qui a rebondi vendredi dernier avec la mise en examen de David Sénat, un des anciens collaborateurs de Michèle Alliot-Marie, chez qui précisément la note en question a été retrouvée.
Rachida Dati se défend
Visionex est une société nantaise spécialisée dans les bornes de jeu installées dans les cafés. David Sénat est soupçonné d’avoir signé des courriers alors qu’il n’en avait pas le droit pour autoriser l’installation de bornes sur lesquelles il était possible de faire des paris frauduleux.
Quels intérêts Rachida Dati pouvait-elle avoir dans cette affaire Visionex ? Dans ce dossier, Fabien Chalandon, le fils de l'ancien ministre Albin Chalandon, a également été mis en examen. Or Albin Chalandon est considéré comme le mentor en politique de Rachida Dati.
L’ancienne garde des Sceaux, aujourd’hui eurodéputée, s’est défendue vigoureusement, rejetant les allégations du Canard enchaîné mardi soir. "Ce n'est pas possible, ce n'est pas mon vocabulaire", a-t-elle expliqué. Rachida Dati a annoncé au passage qu’elle pourrait porter plainte contre ce qu’elle considère comme un "faux".
Selon le Canard enchaîné, un homme, Michel Delpuech, aurait affirmé devant les enquêteurs qu’il s’agissait bien d’annotations de la main de Rachida Dati. Interrogé par l’AFP, cet directeur de cabinet de MAM au ministère de l'Intérieur assure mardi soir qu’il n’a pas reconnu l’écriture en question.