Le suspense aura duré plus d'un an. La maison Dior a enfin choisi le successeur du styliste John Galliano, licencié en mars 2011 après une affaire d'injures racistes. C'est le discret couturier belge Raf Simons qui aura la charge de prendre la relève du flamboyant britannique comme directeur artistique de la célèbre maison de l'avenue Montaigne.
"Adulé par le monde de la mode"
"Son nom n'est pas très connu en dehors du sérail, mais il est adulé par le monde de la mode", écrit à son sujet le quotidien britannique The Guardian. A 44 ans, Raf Simons est "l'un des plus grands talents actuels", dit de lui la maison Dior. "Il va inspirer et propulser dans le 21ème siècle le style que Monsieur Dior a lancé depuis l'ouverture de sa maison et qui a changé, dès sa première collection, les codes de l'élégance mondiale", ajoute l'enseigne.
Le créateur belge, qui travaillait depuis 2005 pour la griffe Jil Sander, est connu pour une mode minimaliste exigeante, volontiers avant-gardiste. Un style a priori à l'opposé du style baroque et provocateur de John Galliano.
"La mode peut être à la fois sensible et intelligente"
Allure stricte, silhouette athlétique, regard bleu acier et cheveux ras, Raf Simons, a d'abord étudié le design industriel et commencé sa carrière comme créateur de mobilier. En 1995, il choisit l'univers de la mode et créé sa propre marque. "C'est en voyant un défilé de Margiela - où j'ai pleuré - que j'ai réalisé à quel point la mode pouvait être à la fois sensible et intelligente", confiait-il en mai dernier à L'Express Style.
Brillant représentant de l'école belge aux côtés de Martin Margiela ou Dries Van Noten, Raf Simons a d'abord créé pour l'homme avant d'évoluer vers le prêt-à-porter féminin. Son style a souvent été décrit comme minimaliste et "futuriste". Ses défilés cassent aussi les codes avec des mannequins non professionnels, recrutés dans les rues belges.
"Il faut revenir à une mode qui surprenne"
Le Belge, qui sera responsable chez Dior de la haute couture, du prêt-à-porter et des accessoires féminins, présentera sa première collection en juillet prochain. "Avec la crise, on a vendu une image stable, voire lisse ou rétrograde. Il faut revenir à une mode qui surprenne. Qui ne soit pas ennuyeuse et prévisible. (...) Je ne veux pas que les gens sachent à l'avance ce qu'ils vont voir quand ils arrivent à un défilé", déclarait-il encore en mai.