L'INFO. La lutte contre la cybercriminalité, une forme de délinquance en plein développement, est un des principaux enjeux d'avenir pour la justice et les forces de l'ordre. Piratage de données ou de cartes bancaires ou virus informatiques, les délinquants numériques regorgent de techniques redoutables. A cet effet, le Forum international de la cybersécurité (FIC), lancé par la gendarmerie nationale, s'ouvre mardi à Lille en présence de Manuel Valls. Une pratique qui émerge depuis peu, avec des attaques de plus en plus fréquentes, le "ransomware" devrait notamment être au cœur des discussions.
• "Une rançon pour débloquer votre système". Il suffit d'un simple courriel contenant un virus bien caché dans une pièce-jointe pour que les victimes se retrouvent rançonnées par des escrocs. C'est ce que l'on appelle le "ransomware" ou le "rançongiciel" en français dans le texte. Et cette pratique ne touche pas seulement les particuliers. Les grandes entreprises sont également des cibles de choix pour les cyberescrocs, comme l'explique au micro d'Europe 1 Edouard Jeanson, responsable de l'activité sécurité du groupe Sogeti. "Le principe de fonctionnement du ransomware, c'est un logiciel qui bloque votre système informatique et son fonctionnement. On vous demande ensuite une rançon pour débloquer votre système", précise-t-il.
• 2 millions et demi réclamés à un industriel. Le phénomène touche parfois de grands industriels, explique Edouard Jeanson. "J'ai un exemple en tête d'un industriel du tourisme qui, début juillet, en pleine période de pointe alors qu'il est en train de bloquer ses réservations, se retrouve avec tout son plateau téléphonique bloqué", se rappelle-t-il. "Il ne pouvait pas enregistrer de commandes car il ne savait pas si les équipements étaient disponibles ou pas. On leur réclamait une somme avoisinant les 2 millions et demi", indique le spécialiste. La société n'a finalement pas eu à s'acquitter de cette somme. Il a fallu trois jours à des spécialistes pour éliminer le virus.
• 2.500 plaintes en deux ans. Du reste, aucune grande société ne communique sur le sujet et très peu portent plainte. Quant aux particuliers, certains acceptent de payer la rançon, sans toutefois que les cyberescrocs ne prennent la peine de débloquer leur ordinateur. Preuve de l'ampleur du phénomène : depuis deux ans, plus de 2.500 personnes ont porté plainte.
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