Rapport sur le coût des urgences : "en bout de chaîne, il y a des vies"

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LA QUESTION QUI FÂCHE - Allons-nous sacrifier des vies pour faire des économies ? Le médecin urgentiste Christophe Prudhomme répond.

INFO. Un rapport interministériel commandé en octobre 2013 préconise de réorganiser les interventions du SAMU et des pompiers afin d'en rationaliser les coûts. Alors, allons-nous sacrifier des vies pour faire des économies ? C'est "la question qui fâche" de 7h15 sur Europe 1, qui a été posée lundi à Christophe Prudhomme, médecin urgentiste à Bobigny, en Seine Saint Denis, et porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France.

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"Des économies mais pas de réorganisation".  Pour le praticien, il existe "effectivement un problème de coordination entre le Samu et les pompiers". Mais Christophe Prudhomme, regrette cette course à la rentabilité imposée au secteur de  la santé. "Dans le monde de la santé, ce qui nous irrite depuis maintenant de nombreuses années c'est que plutôt de réorganiser on nous parle toujours de faire des économies", déplore le médecin au micro d'Europe 1. 

>> LE RAPPORT - Vers une rationalisation des interventions d'urgence ?

Réorganiser n'est il pas synonyme de réduction du gaspillage ? "C'est la vision des politiques mais ce n'est pas comme cela que ça se passe sur le terrain. Sur le terrain, nous sommes sur un territoire qui est complexe, avec des zones urbaines denses, des zones avec parfois un manque de médecins, mais on a des zones où le délai d'intervention est très long", assure-t-il.  

"Ce n'est pas possible". Christophe Prudhomme le reconnait, "Il y a besoin d'une bonne coordination entre les Samu et les pompiers. Il faut certainement réorganiser un certains nombre de choses".  Mais qu'un rapport dit qu'il faut diminuer le nombre d'interventions parce  il y aura moins d'argent pour les pompiers avec la réforme territoriale, et moins d'argent pour les Samu  avec la loi de finance sur la sécurité sociale, ce n'est pas possible : la question c'est qu'en bout de chaîne, il y a des vies".