L'INFO. Globalement, le premier bilan est positif. La réforme des rythmes scolaires, appliquée depuis septembre dans 4.000 communes, se déroule "sans difficulté" dans 93,5% des 3.223 communes pour lesquelles le ministère a des remontées, selon un premier bilan communiqué vendredi.
Un barème tricolore. L'état des lieux est ainsi considéré "vert" pour 93,5% des communes ayant renoué avec la semaine de 4 jours et demi en septembre, "orange" pour 5,2% (dont Paris) et "rouge" pour 1,3%. "Vert" signifiant qu'"aucune difficulté n'a été relayée concernant cette commune, ni par la mairie, ni par les parents d'élèves, ni par les personnels enseignants", "orange" que "des difficultés existent mais des ajustements sont en cours pour les surmonter" et "rouge" que "des adaptations significatives restent à mettre en oeuvre". Les proportions d'élèves et d'écoles dans chacune des situations ne sont pas encore connus.
Une bonne surprise. Il s'agit d'un bilan établi au ministère par la direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO) sur la base de données fournies par les directeurs académiques des services de l'Education nationale (Dasen). "Il y a encore des problèmes, mais par rapport à ce que l'on entend, c'est le premier bilan réel qui est donné par rapport à tout le traitement de fait divers, un cas après l'autre que l'on a eu", a estimé le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon sur Canal+. "Le bilan dont nous disposons, j'attendais en fait qu'il soit complet, c'est-à-dire sur les 4.000 (communes) pour le rendre public, mais étant donné l'ambiance du débat, on est à 3.200 remontées précises, j'ai souhaité les faire connaître, parce que elles vont contre ce grand mouvement qui laisse à penser que c'est une catastrophe". "Cela ne veut pas dire qu'il n'y a eu aucune difficulté, c'est une grande réforme, il faut adapter les choses", a-t-il poursuivi.
40 communes dans la difficulté. Dans les 93,5% de communes classées "vert", "aujourd'hui que ce soit les parents, la collectivité locale elle-même ou les professeurs disent ça se passe bien", a-t-il dit. "Après vous avez à peu près 5% dans lesquelles il y a eu des difficultés, souvent assez lourdes" et plus 300 modifications depuis le début de l'année", et "il reste, ce n'est pas rien, plus de 40 communes dans lesquelles il y a des difficultés que nous considérons encore être lourdes", a-t-il ajouté. Parmi les 3.223 communes étudiées, 199 ont procédé au total à 318 ajustements (plusieurs possibles par commune), selon le ministère. "On constate donc que les organisations mises en place sont robustes", estime le ministère. Sur ces 199 communes, les ajustements ont pu porter sur le temps scolaire (20,2%), le temps périscolaire (24,5%), la pause de la mi-journée (8,8%), l'articulation des temps (21,1%), la gestion des locaux (11,6%) ou encore la communication (13,8%).
12,8% des activités sont payantes. Le bilan donne aussi des éléments sur la gratuité ou non des activités périscolaires, mais sur un échantillon plus réduit, 1.124 communes, soit 28,1% de celles qui ont adopté la réforme. Parmi elles, 87,2% proposent des activités gratuites et 12,8% des activités payantes avec un coût "progressif et modéré". Un autre bilan doit encore être publié trois mois après le lancement de la réforme par le comité de suivi de la réforme des rythmes installé par le ministère et qui comporte des représentants des élus, enseignants, parents d'élèves... La réforme a été adoptée en septembre 2013 par 17% des communes scolarisant 22% des écoliers du public, les autres devant le faire en septembre 2014. Des rassemblements et grèves contre la réforme des rythmes sont prévues la semaine prochaine.