Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE) a rendu son avis consultatif vendredi après une journée marathon. Les syndicats de l'éducation, des représentants de lycéens, de parents, des collectivités et du patronat se sont exprimés en faveur du projet de réforme du collège présenté en mars dernier par la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem. Nouveau calendrier scolaire, enseignement moral et civique, parcours d'orientation amélioré ou encore enseignement de l'art et de la musique rénové ont donc été approuvés par le CSE. Le débat sur le nouveau brevet et sur l'évaluation des élèves, pour cause d'agenda trop chargé, ont été, eux, repoussés à mai.
"Il était temps que le collège bouge". Par 51 voix face à 25 votes contre et une abstention, le CSE a finalement rendu un avis positif, malgré les réticences d'une partie des syndicats et des enseignants.
"Il était temps que le collège bouge, ça fait 20 ans que le collège est enkysté", a déclaré Laurent Escure, secrétaire général de l'Unsa Education, rappelant par ailleurs que 150.000 jeunes sortaient chaque année du système scolaire sans qualification. Selon lui, les horaires par discipline "sont respectés" tout en s'ouvrant "à de nouvelles pratiques pédagogiques".
Les "pour" et les "contre". Les partisans de la réforme soumise vendredi à l'avis consultatif du CSE ont été les syndicats SE-Unsa, deuxième dans l'enseignement secondaire, et Sgen-CFDT, la fédération de parents d'élèves FCPE, les lycéens de l'UNL ainsi que les étudiants de l'Unef ont apporté leur soutien à la réforme.
Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, le SNU.EP-FSU (enseignement professionnel), le Snalc (autre syndicat du secondaire), FO, la CGT et Sud, qui avaient demandé le retrait du projet depuis des semaines, ont voté contre vendredi. La Peep, l'autre grande fédération des parents d'élèves dans le public, s'est abstenue.
Que dit le projet de réforme ? La réforme envisagée par le ministère de l'Education nationale prévoit, entre autres, que chaque établissement décide de 20% de son emploi du temps pour du travail en petits groupes, pour de l'accompagnement personnalisé et pour de nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) à partir de la cinquième.
Elle veut aussi avancer d'un an, dès la 5e, l'apprentissage de la deuxième langue vivante. Parallèlement, elle prévoit la disparition des classes bilangues (deux langues dès la 6e) et des sections européennes. Ces dispositifs très recherchés par les familles aisées participent selon des chercheurs à la ségrégation au collège.
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