Plus de 12 millions d'élèves, de la maternelle au lycée, retournent en classe mardi. Généralisation des nouveaux rythmes scolaires mais pas des ABCD de l'égalité, début de la refonte des ZEP, arrivée des premiers enseignants nouvellement formés, refondation de l'école figurent au chapitre des nouveautés de cette rentrée. Inspection des dossiers.
# LES RYTHMES SCOLAIRES
A la rentrée, tous les enfants de maternelle et de primaire auront quatre jours et demi de classe par semaine au lieu de quatre. Pour aider les communes en difficulté et calmer les maires récalcitrants, des assouplissements ont été introduits. 85,1% des élèves connaîtront la semaine de 4,5 jours par semaine, avec des journées de classe raccourcies et trois heures hebdomadaires d'activités périscolaires à la charge des communes. 14,9% des élèves adopteront un emploi du temps dérogatoire grâce aux assouplissements (cinq matinées de classe, activités périscolaires regroupées sur un après-midi).
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# LA REFONTE DE L'ÉDUCATION PRIORITAIRE
La refonte de l'éducation prioritaire, qui concerne 20% des élèves, débute dans 102 réseaux (écoles et collèges) baptisés REP+, qui auront davantage de moyens. Elle montera dans un an à 350 réseaux. Au-delà de ce noyau dur, l'éducation prioritaire comprendra toujours un millier de réseaux. Sont prévus un accompagnement pour les élèves de sixième (aide aux devoirs, soutien méthodologique ou tutorat), l'encouragement de l'innovation pédagogique, des primes augmentées pour attirer et garder les enseignants dans les établissements les plus difficiles. Les professeurs des REP+ auront des heures libérées pour travailler en équipe, suivre des élèves, rencontrer les parents.
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# PLUS D'ABCD DE L'ÉGALITE, MAIS UN "PLAN D'ACTION"
Les "ABCD de l'égalité", expérimentation lancée en 2013 par Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem pour éduquer à l'égalité filles-garçons, ne seront pas généralisés, après avoir été attaqués par des mouvements d'extrême droite et les anti-mariage gay. Ces derniers avaient dénoncé un prétendu enseignement de la "théorie du genre" à l'école niant, selon eux, la différence sexuelle.
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Pour calmer le jeu, Benoît Hamon avait annoncé en juin un "plan d'action" à la place des ABCD de l'égalité. Ce "plan d'action", qui sera détaillé en octobre, comprend une "mallette pédagogique" pour les profs et une inscription dans les futurs programmes à l'horizon 2016. "Les personnels éducatifs seront désormais systématiquement formés et disposeront d'outils pédagogiques de qualité pour transmettre une culture de l'égalité, de la mixité et du respect entre filles et garçons", précise lundi Najat Vallaud-Belkacem dans une interview au Monde.
# CONSULTATION TOUT AZIMUT
Les enseignants seront consultés en septembre-octobre sur les nouveaux projets de socle commun, censé être maîtrisé par un élève à la fin de la scolarité obligatoire. Une consultation sur les programmes d'élémentaire et du collège est également prévue entre janvier et mai.
# PLUS DE PROFS ... ET D'ÉLÈVES
Pour la deuxième année consécutive, la rentrée sera marquée par la création de postes (2.355 emplois équivalent temps plein en primaire, près de 2.000 dans le secondaire) après 80.000 suppressions en cinq ans sous la droite. La première génération formée dans les Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation commencera à enseigner à mi-temps, tout en suivant sa deuxième année de master. Ces écoles créées par la gauche pour rétablir la formation initiale des professeurs - supprimée sous la droite - vise à leur donner des connaissances académiques (maths, français...) mais aussi professionnelles (pédagogie, tenue de classe, s'occuper d'un enfant handicapé, résolution des conflits, numérique...).
Les créations de postes risquent d'être moins visibles que prévu avec l'arrivée de 37.666 écoliers supplémentaires et 32.892 élèves de plus dans le secondaire. Les syndicats craignent que cela ralentisse la montée en puissance de dispositifs de lutte contre l'échec scolaire ("plus de maîtres que de classes", relance de la scolarisation des tout-petits, décharges horaires pour les enseignants en éducation prioritaire).