La Cour européenne des droits de l'Homme doit dire jeudi si la France a bafoué la liberté d'expression en condamnant à une peine symbolique pour offense à Nicolas Sarkozy un homme qui avait brandi une affichette "casse-toi pov'con" en marge d'un déplacement présidentiel en 2008.
Hervé Eon, un militant de gauche, avait détourné l'invective lancée quelques mois plus tôt par Nicolas Sarkozy lui-même à un visiteur du Salon de l'agriculture qui refusait de lui serrer la main.
Au-delà de la question de l'opportunité des poursuites intentées par le procureur de Laval à l'encontre d'Hervé Eon, les juges de Strasbourg auront l'occasion de se prononcer sur la légitimité du délit "d'offense au chef de l'Etat", inscrit dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse et passible de 45.000 euros d'amende. Dans le cas d'Hervé Eon, le parquet avait requis 1.000 euros d'amende, mais le tribunal avait préféré opter pour une peine "de principe" de trente euros avec sursis, un choix confirmé en appel