INTERVIEW E1. Dix mois de captivité et enfin la liberté. Les quatre otages français en Syrie ont été libérés ce samedi. Florence Aubenas, journaliste au Monde, réagit à cette libération, elle qui a été otage pendant quinze mois en Irak. Quant à savoir si les otages vont parler à leur retour, elle affirme que "chacun fait comme il veut et comme il peut aussi". Dans ces cas-là, "il n'y a pas de 'on'", insistant sur le caractère très personnel de cette expérience.
Les premiers temps. Elle s'est souvenu des premiers instants de sa libération, sur "l'euphorie" qui avait été la sienne. "On est hors de soi-même. On se regarde agir, on s'entend parler", évoque la journaliste ex-otage. "Ca vous porte un certain temps".
Elle se souvient avoir été "persuadée qu'on allait m'engueuler", pensant qu'on allait lui dire "Tu as été enlevée, tu as embêté tout le monde, tu as embêté le président", raconte-t-elle en riant. Partie de Chypre pour retourner en France, Florence Aubenas pensait que le ministre Philippe Douse-Blazy allait lui reprocher d'avoir été enlevée. Alors, pour éviter les remontrances qui ne sont jamais venues, elle "parlait comme un moulin à paroles pour les empêcher de me gronder", dit la journaliste avec un sourire.
La culpabilité. Florence Aubenas a appelé à la prudence, s'étendant sur son expérience. Elle raconte qu'à sa libération, elle a laissé "des gens derrière soi qui ne sont pas libérés". Elle a insisté sur la "difficulté à ne pas mettre les autres en danger".
Elle a évoqué la difficulté d'être otage, de savoir qu'on "fait beaucoup de peine à ses proches". "On culpabilise beaucoup", explique-t-elle.
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