Le climat était tendu, mercredi, à l'Assemblée nationale. Le président de la Chambre, Bernard Accoyer, a été largement hué par les députés de gauche à son arrivée au perchoir avant le vote solennel de la réforme sur les retraites. Il a, en revanche, reçu une standing-ovation de la part des bancs de la majorité UMP.
A l'ouverture de la séance, de nombreux députés socialistes et PCF portaient une écharpe tricolore. Les députés PCF et Verts étaient debout entourant leur orateur, Yves Cochet, qui s'exprimait en premier.
Le PS demande la démission d'Accoyer
Le groupe PS a demandé la "démission" de Bernard Accoyer en l'accusant de "forfaiture" pour avoir levé d'autorité, peu avant 10 heures, la dernière séance-marathon sur les retraites, alors que 142 députés de gauche étaient encore inscrits pour s'exprimer dans le cadre d'explications de vote de cinq minutes chacune, ce qui aurait retardé l'heure du vote de la réforme des retraites.
Bernard Accoyer a pris cette décision en dénonçant "l'obstruction" des députés de gauche.
Ayrault dénonce un débat muselé
"Je monte à cette tribune que Bernard Accoyer vient d'interdire ce matin à 142 députés de la Nation", a proclamé le patron des députés PS Jean-Marc Ayrault, ceint de son écharpe de maire de Nantes.
Bernard Ayrault a ensuite nié l'existence d'une volonté d'obstruction. "Ce qui s'est passé ce matin est particulièrement grave pour ces millions de Français qui nous ont élus et dont la voix mérite autant de respect que celle de la majorité", a-t-il martelé.