L’ancien garde des Sceaux, Robert Badinter, s’est déclaré favorable à la saisine du Conseil Constitutionnel sur le texte de réforme des retraites, mardi matin, sur Europe 1. "C’est un texte d’une très grande portée qui concerne des dizaines de millions de Français. Un grand texte doit être soumis au Conseil constitutionnel", a-t-il souligné, ajoutant qu’il s’agit là de "s’assurer qu’il n’y pas dans ce grand texte de vices et de dispositions inconstitutionnelles".
"J'irai jusqu'à (demander) la saisine en blanc, en disant au Conseil constitutionnel, voyez s'il y a quelque part des dispositions inconstitutionnelles, c'est une question de sécurité juridique", a souligné le sénateur socialiste. Un appel entendu par les députés socialistes qui ont annoncé mardi midi leur intention de saisir le Conseil constitutionnel.
"Il faut vérifier que le texte est bien conforme à la Constitution", a-t-il précisé :
"La loi est la loi"
Pour Robert Badinter, il s’agit davantage d’une bataille juridique que politique. "La loi est la loi, le Parti socialiste est un parti légaliste, (...), ce qui ne veut pas dire pour autant qu'elle (la réforme des retraites, ndlr) ne sera pas l'objet de débats dans le cadre de la campagne électorale présidentielle", a précisé l'ancien ministre de la Justice.
"Je pense qu’il y a nécessité, une fois pour toutes, de réformer les retraites", a-t-il admis. "En ce qui me concerne, je suis persuadé qu’il faut repenser le système pour aller vers une retraite à la carte, comme les Suédois", a-t-il conclu.
Mardi, le texte de réforme des retraites entre dans sa dernière ligne droite. Dès 10 heures, les sénateurs seront à pied d'oeuvre pour examiner le texte. Le vote solennel est prévu en milieu d'après-midi. Puis il sera présenté à l'Assemblée nationale mercredi.