C’est avec une belle unanimité que les syndicats ont accueilli jeudi les inflexions du gouvernement sur la réforme des retraites. Toutes les centrales ont jugé les amendements présentés jeudi par Eric Woerth au Sénat, permettant à certaines mères de 3 enfants et à certains parents d'enfants handicapés de bénéficier d'une retraite sans décote maintenue à 65 ans, insuffisants. Même si certains saluent l’avancée
"Très insatisfaisant"
Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a estimé que ces amendements n'étaient "pas de nature à modifier la critique fondamentale sur le projet de réforme. Le gouvernement propose des niches sociales, en quelque sorte. Cela fait toujours une très mauvaise réforme pour la masse des salariés et c'est sur cette base là que nous allons continuer à mobiliser le 12 octobre", a-t-il martelé sur Europe 1, en référence à la prochaine journée interprofessionnelle.
Le responsable des retraites à la CFDT, Jean-Louis Malys, a pour sa part admis que les concessions annoncées constituaient "un pas en avant", tout en estimant que le projet de loi demeurait "très insatisfaisant". La centrale de François Chérèque juge en outre "pertinent" que le financement de cette mesure s'appuie sur les revenus du capital. Mais, à ses yeux, cela "ne modifie pas l'équilibre global de la réforme qui reste très insatisfaisant".
"Quelques aménagements à la marge"
Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, a considéré que les concessions traduisaient "la nécessité pour le gouvernement de donner un signe face à une contestation, qui monte très fort, d'une réforme totalement injuste. C'est un premier recul, qui reste limité. On le met au crédit des mobilisations qu'on mène depuis plusieurs mois, mais cela ne remet pas en cause notre détermination. Ce qu'on veut, c'est une réponse sur les 60 ans et le financement de la réforme", a-t-elle dit.
L'Unsa a vu dans ces mesures "enfin un geste significatif", se félicitant qu'elles soient "financées (...) par un prélèvement sur les revenus du capital, hors bouclier fiscal". Le syndicat d'Alain Olive a précisé toutefois: les amendements "n'entament en rien notre détermination à peser pour une modification encore plus substantielle du projet de loi". Enfin Solidaires a affirmé que "ce ne sont pas quelques aménagements à la marge, même si c'est positif, qui feront retomber la colère".