La réforme des retraites de 2010 et la contestation qui l'a accompagnée ont été l'un des temps forts du quinquennat qui s'achève. Le report progressif de l'âge légal de 60 à 62 ans est maintenant une réalité. Mais face au déséquilibre persistant, une nouvelle réforme risque fort d'être nécessaire rapidement.
2018 pour horizon
Le gouvernement le promettait au moment de l'adoption de la loi : grâce à la réforme, les retraites reviendront à l'équilibre en 2018. Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy est même plus ambitieux : l'équilibre, il le voit dès 2017 en raison de l'accélération, depuis novembre dernier, du calendrier du passage à 62 ans.
Mais cette échéance a été calculée à partir des hypothèses économiques sur lesquelles la réforme a été bâtie. Or, ces prévisions économiques sont loin d'être atteintes. Le gouvernement tablait sur un taux de chômage ramené à 7,7% à l'horizon 2015 et à 4,5% à l'horizon 2020 : aujourd'hui, il frôle les 10%. Seule certitude, experts et politiques s'accordent à dire qu'après 2018, le déficit se recreusera à nouveau. Il faudra donc prendre de nouvelles mesures.
Mais une réforme pourrait être nécessaire dès 2013
La réforme Woerth a d'ailleurs fixé un rendez-vous désormais tout proche : 2013. A cette occasion, le gouvernement veut lancer une réflexion nationale pour étudier l'étape d'après, beaucoup plus ambitieuse, puisqu'il s'agirait de la mise en place d'une réforme "systémique".
En clair, on pourrait changer les règles actuelles, les fameux trimestres, pour aller vers un système par points ou un système à la suédoise. Autant dire que, droite ou gauche au pouvoir, l'homme qui sera à l'Elysée à partir du 6 mai devra très vite rouvrir le dossier des retraites.