66% des sondés estiment que le projet de réforme n’est pas juste dans la répartition des efforts demandés. C’est ce qui ressort d’un sondage exclusif TNS Sofres / Logica réalisé pour Europe 1 les 16 et 17 juin 2010 auprès d’un échantillon de 960 personnes.
Le projet de réforme des retraites, dévoilé mercredi par le ministre du Travail Eric Woerth, a reçu un accueil très mitigé.
Les sondés, toutes préférences confondues, contestent l’équité de la réforme annoncée. 80% des sympathisants de gauche jugent la réforme injuste, tout comme la majorité des sondés partisans du FN, du Modem et du mouvement écologiste. 56% des sympathisants de droite la juge également injuste, seuls les sondés se revendiquant de l’UMP la considèrent équitable à 62%.
Une réforme jugée insuffisante
Autre tendance de fond montrée par cette étude, les sondés se montrent très sceptiques sur la capacité de cette réforme à ramener le régime des retraites à l’équilibre financier d’ici 2018.
68 % n’y croient pas, toutes orientations partisanes confondues. Les sondés se revendiquant proche de l’UMP ne sont que 49% à juger cette réforme suffisante. Les Français semblent penser que cette réforme en appellera une autre pour espérer rééquilibrer le système des retraites.
Le recul de la retraite à 62 ans, un choix partisan
Le recul de l’âge de départ à la retraite à 62 ans est la mesure la plus emblématique de la réforme des retraites. Le gouvernement a-t-il eu raison de repousser cette barrière symbolique ? Les personnes interrogées sont divisées sur la question : 43% estiment que le gouvernement a eu raison, 55% regrettent au contraire le report de l’âge légal de départ à la retraite.
L’adhésion au report de l’âge de départ relève principalement des préférences partisanes : 74 % des sondés se revendiquant de droite l’approuvent, alors que 70% des partisans de gauche s’y opposent. Les sondés sans préférence partisane se déclarent contre le report à 64%.
Une faible mobilisation
Si le projet de réforme des retraites est globalement dénoncé par les sondés, ces derniers sont en revanche moins enclins à descendre dans la rue.
39% des sondés se déclarent prêts à manifester, 19% estiment que c’est "certain" et 20% que c’est "probable". Il s’agit donc d’un potentiel de mobilisation important, mais qui n’augmente pas réellement par rapport aux mois précédents.