Les écoliers vont peut-être se réjouir, leurs parents beaucoup moins : la rentrée des classes sur l’île de la Réunion, où écoles maternelle et primaire reprennent dès le 16 août, semble compromise. Des élus locaux ont entamé un bras-de-fer avec le ministère de l’Education pour obtenir des effectifs supplémentaires et menacent de ne pas autoriser les écoles à rouvrir jeudi. Enjeu de cette bataille : des milliers de contrats aidés que les Réunionnais estiment indispensables pour une rentrée réussie.
La majorité des maires font front
22 des 24 maires de l’île ont d'ores et déjà en effet annoncé ne pas pouvoir autoriser l’ouverture jeudi des écoles présentes sur leur commune. "Nous sommes dans l'incapacité d'accueillir les élèves. Nous n'avons pas eu des contrats en plus", a justifié le président de l'Association des maires de la Réunion, Roland Robert (PCR).
Ces derniers réclament des effectifs supplémentaires pour accueillir les quelque 44.630 élèves de maternelle et 76.540 inscrits à l’école élémentaire.
Le gouvernement estime avoir déjà fait un effort
Du côté du ministère de l’Education, on ne cache pas son irritation. Les ministres de l'Education, Vincent Peillon, et des Outre-mer, Victorin Lurel, ont opposé une fin de non recevoir aux demandes des maires, estimant que le gouvernement avait déjà fourni un "effort significatif". Et pour cause : suite à une mobilisation, 1.233 contrats aidés supplémentaires ont été alloués à l’académie.
De plus, ces renforts s’ajoutent à un premier effort consenti par le ministère de l'Education. Ce dernier a rappelé avoir alloué "des moyens supplémentaires à l'académie de la Réunion dans le cadre du plan d'urgence": "ainsi, 15 postes de professeurs des écoles, 6 conseillers principaux d'éducation, 111 assistants d'éducation, 10 assistants de prévention et de sécurité et 82 assistants de vie scolaire ont été créés".
"La rentrée ne peut pas se faire dans ces conditions"
Malgré l’annonce de 1.233 contrats aidés supplémentaires pour la rentrée, les maires continuent le combat, estimant nécessaire l’octroi d’un millier de contrats aidés supplémentaires. Une revendication à laquelle souscrivent les représentants des parents d'élèves (FCPE, PEEP, APEP et Frape).
"On est tristes de ce report mais on constate que la rentrée ne peut pas se faire dans ces conditions", a déclaré Jean-Daniel Oumana, vice-président de la FCPE, espérant qu'elle pourrait avoir lieu "en début de semaine prochaine".
Les tractations continuent donc et le gouvernement soupçonne les élus réunions d’avoir une arrière-pensée : 1.000 contrats aidés supplémentaires, ce sont autant d’emplois locaux en plus, une bouffée d’oxygène précaire mais utile dans un département qui comptedéjà 30% de chômage.