2013, année du changement pour Pôle emploi. Face à l'afflux massif de demandeurs d'emploi chaque mois, la direction a décidé d'amorcer un virage stratégique pour la nouvelle année. Ça tombe bien : la courbe du chômage devrait continuer à grimper dans les prochains mois et le découragement des agents, qui n'ont plus le temps de traiter les dossiers, est palpable. Présentation de cette ambitieuse réorganisation, la plus importante depuis la fusion de l'ANPE et l'Assedic en 2008, qui sera présentée jeudi au comité central d'entreprise par Jean Bassères, le directeur général de Pôle emploi.
Trois types d'accompagnement
Les demandeurs d'emploi qui maîtrise la rédaction des CV et ceux qui ont beaucoup de difficultés pour écrire ne seront plus traités de la même manière. La direction souhaite en effet un "suivi différencié", avec l'objectif d'en "faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin", selon Jean Bassères. Trois types d'accompagnement sont prévus : suivi, guidé et renforcé. Ils seront mis en place sur la base d'"éléments objectifs", comme la maîtrise de la langue et de l'écriture, et "subjectifs", comme "la perspective par rapport à l'avenir", "l'acceptation de la perte d'emploi" ou le "niveau de confiance en son succès dans la recherche d'emploi".
Réaffecter les "portefeuilles"
Une réaffectation des agents qui se verront confier les suivis est prévue. Ils n'auront pas les mêmes "portefeuilles" selon la catégorie de demandeurs d'emploi qu'ils recevront. Ainsi, ceux chargés de l'accompagnement renforcé, qui demandent plus de travail, auront les plus légers, avec 70 demandeurs d'emploi en moyenne chacun, contre 161 aujourd'hui. Même s'il dénonce la "course à l'échalote pour le suivi renforcé", un conseiller lyonnais apprécie ce changement de cap. "Avec l'abandon du suivi mensuel personnalisé, on va arrêter de perdre du temps avec des gens qui n'en ont pas besoin pour faire un vrai accompagnement", explique-t-il à l'AFP.
Garder le contact avec son conseiller
Le document de la direction pour le comité central d'entreprise stipule que les demandeurs d'emploi devront être "en contact avec le conseiller référent" qu'ils pourront solliciter. Des interrogations demeurent sur ce point, puisque la ligne unique, 3949, est souvent saturée et les agents assurent qu'ils n'ont pas le droit de donner leur numéro personnel. Reste le mail, en attendant que la question soit éventuellement soulevée au cours des comités d'entreprise prévus jusqu'à la fin de l'année.